SIA - La biodiversité fait débat
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La biodiversité était à l’honneur sur de nombreux stands du Salon de l’agriculture. Elle a aussi fait l’objet d’un débat le 27 février, sur le plateau de Terre de dialogue. Autour de la table : Sandrine Bélier, députée européenne écologiste, en charge du rapport parlementaire sur la transcription du protocole de Nagoya dans la réglementation européenne, Michel Chaubet, biobotaniste, François Burgaud, du Groupement national interprofessionnel des semenciers et Christiane Lambert, agricultrice et vice-présidente de la FNSEA. Chacun s’est accordé sur l’importance de la biodiversité, « enjeu du 21e siècle qui doit nous conduire à revisiter toutes nos politiques sectorielles », selon Sandrine Bélier. Les terres agricoles regorgent de biodiversité, a souligné Christiane Lambert, pour qui le premier agent de disparition est l’immobilier et l’asphalte. Des espèces remarquables, comme le Grand hamster d’Alsace, ne peuvent vivre qu’avec l’agriculture, sous réserve que les terres ne soient pas en monoculture. « Dans ce cas, il y a une perte de revenu de 30 %. Il faut inscrire une compensation économique au nom de la compensation écologique », a souligné la vice-présidente de la FNSEA. Le débat s’est ensuite engagé sur le terrain sensiblement plus technique de la transcription du protocole de Nagoya. « Nous avons besoin de moyens pour assurer la maintenance des collections de variétés », a revendiqué François Burgaud. Un moyen de conserver la biodiversité cultivée (en opposition à la biodiversité naturelle, qui n’a jamais fait l’objet d’une sélection pour répondre aux besoins de l’homme). « La liberté des consommateurs et des paysans est restreinte par le système du catalogue (toute semence, pour être commercialisée doit être inscrite sur un catalogue officiel) », a renchéri Sandrine Bélier. Le débat n’est pas clos !