SIA - Les protéines végétales, le bon plan
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Bon pour l’économie, pour la compétitivité de la filière biodiesel, pour le prix des aliments du bétail et pour la traçabilité des matières premières… Les atouts des protéines végétales sont nombreux. Ils ont été développés lors d’une rencontre sur le devenir des productions d’oléagineux et de protéagineux, organisée par Proléa (1), le 27 février, au Salon de l’agriculture. Les filières des productions animales comme végétales entendent faire valoir ces atouts auprès des pouvoirs publics, pour peser de tout leur poids en faveur d’un plan protéines ambitieux. « Nous sommes passés de 70 % de dépendance vis-à-vis des protéines importées dans les années 1990 à 45 % aujourd’hui grâce au développement du biodiesel », a introduit Jean-Philippe Puig, directeur général de Sofiprotéol, structure qui porte les activités industrielles de la filière. Economie circulaire L’investissement de 30 millions d’euros sur le site industriel de Bassens en Gironde (raffinage et trituration), dans une unité de décorticage des graines de colza dont les coques seront utilisées sur place comme énergie, illustre un principe de plus en plus souvent repris, celui d’une économie circulaire, vertueuse. Des productions nationales, transformées dans des usines françaises, consomment un minimum d’énergie fossile et permettent de produire à la fois des énergies renouvelables et des aliments du bétail. « Les producteurs de graines pour le diester sont engagés dans des démarches de progrès pour améliorer leur bilan de gaz à effet de serre. Des démarches qui servent bien sûr aussi pour les productions de colza à destination de la consommation humaine », a complété Yves Delaine, de Sofiprotéol. Henri Brichat, président du comité des associations spécialisées de la FNSEA a cependant modéré l’enthousiasme des autres intervenants. « Si l’on fait un deuxième plan protéines, c’est que le premier n’a pas marché », a-t-il rappelé. Moins en raison de la qualité des co-produits pour les filières animales, qui a beaucoup progressé, que du fait des fluctuations de prix des matières premières. « On ne peut pas bâtir une filière avec comme seule perspective les aides publiques, a rappelé Henri Brichat, avant de lancer une piste de réflexion : « une forme de contractualisation entre agriculteurs et éleveurs. » (1) Proléa est la filière française des huiles et protéines végétales composées des oléagineux (colza, tournesol, soja) et des protéagineux (pois, féveroles, légumes secs).