Signes de qualité et d’origine : leur impact économique encore mal perçu
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__Le 19 mai, lors des 11es assises de l’origine qui se sont tenues à Bordeaux dans le cadre du salon de l’Agriculture Aquitaine, Jean-Luc Duval, président de l’association « Qualité et Origine » a présenté les premières réflexions qui ressortent de la mission d’évaluation des démarches qualités.__ Mission qui lui a été confiée en février par le ministère de l’Agriculture. Premier constat : alors que l’origine et la qualité sont aujourd’hui les seuls moyens de différenciation pour les agriculteurs, ces derniers sont de plus en plus en plus nombreux à se demander s’ils ont intérêt à rester dans ces démarches. « Pour mieux cerner les choses, a précisé Jean-Luc Duval, il faut considérer l’analyse économique à l’échelle des exploitations. Autrement dit, le rapport entre les charges et les produits. » M.-N.C. Sur ce point, même s’il existe une grande différence entre les filières et les produits, des surcoûts directement liés aux produits de qualité et d’origine sont inévitable. Par exemple, la création d’un cahier des charges de production peut coûter jusqu’à 250 000 €. La mise œuvre de ce même cahier des charges coûterait en moyenne 15 % plus cher à l’agriculteur qu’une production « standard ». Le fonctionnement de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) renchérirait les charges de 2 à 10 %. Côté valorisation, même si les choses restent difficiles à mesurer, on estime que le consommateur est prêt à débourser entre 15 et 25 % de plus que pour le produit « standard ». Soit, bon an mal an, le total du surcoût des charges. Cette démonstration qui, selon son auteur reste à affiner, éclaire sur un point. Pour que les signes d’indication géographique et d’origine soient un réel atout pour l’agriculture, il faut qu’ils puissent bénéficier d’une communication forte et compréhensible. Cela dit, ils gagneront des parts de marché à l’international; s’ils savent aussi s’adapter aux marchés. Sur ce dernier point , Michel Prugue, président de l’Inao, qui était présent dans la salle a tout de même lancé une petite mise en garde « D’accord pour vendre avant de produire ! Mais attention tout de même à ne pas tomber dans le piège du marketing. » Les conclusions définitives de l’étude confiée à Jean-Luc Duval sont attendues pour fin 2009.