Premier salon européen spécialisé dans l’élevage, le Space a accueilli plus de 108 000 visiteurs et 1300 exposants du 11 au 14 septembre 2018 au parc des expositions de Rennes. Les filières animales ont subi des crises économiques majeures ces dernières années, poussant les distributeurs agricoles à trouver des stratégies nouvelles pour assurer la pérennité des exploitations. Parmi les pistes : la valorisation économique des démarches vertueuses et la différenciation des produits.

Le 12 septembre, la coopérative normande Agrial a choisi le Space pour lancer la marque « Les 300 et bio » sur les produits laitiers. Deux jours plus tard, toujours à Rennes, elle dévoilait sa gamme de lait UHT labellisée sans OGM et enrichie en oméga 3. « Ces politiques de différenciation permettent de récompenser les démarches vertueuses en apportant une plus-value à nos producteurs de lait », explique Sarah Deysine, responsable communication.

Des marques et du bio

Même stratégie pour Le Gouessant, situé à Lamballe. Les produits issus du réseau « Fermes des 4 soleils », qui englobe 127 exploitations avec des pratiques agro-écologiques, sont valorisés sous la marque Terre de Breizh. La coopérative compte développer la démarche. En octobre, la gamme s’enrichira ainsi avec le rôti de porc, et bientôt avec les produits laitiers. Ils s’ajoutent aux pommes de terre, œufs, jambon et lardons déjà proposés. Par ailleurs, la coopérative va construire un silo dédié aux céréales biologiques à Châteaubourg. Il devrait être opérationnel dans le courant 2019.

Pour la Cooperl, les pratiques plus écologiques doivent impérativement trouver une plus-value.  « Nous voulons avant tout maitriser les coûts de production de nos adhérents, martèle Patrick Drillet, vice-président de la Cooperl. Nous aidons les agriculteurs à innover avec un coût raisonnable. » Depuis trois ans, la coopérative propose une séparation de la phase liquide et solide des lisiers dans les bâtiments d’élevage porcins. Les déchets vont approvisionner une unité de méthanisation qui sera opérationnelle en janvier 2019. Elle alimentera 3600 foyers. Du côté des filières végétales, la coopérative lance cette année une segmentation « nos champs sans pesticides ». Les agriculteurs s’engagent sur cinq hectares minimum. 4000 hectares sont pour l’heure concernés. « Nous réfléchissons à la manière de valoriser ces pratiques dans nos filières d’alimentation animale, poursuit Patrick Drillet. Cela reste indispensable. »

Des pratiques écologiques qui rapportent

Dans la cadre de sa stratégie Nouvelle agriculture, Terrena mettait en avant des innovations pour accompagner les agriculteurs dans la transition agro-écologique et validées sur le plan économique. Un exemple ? 54 exploitations porcines ont testé le concept appelé Émergence qui vise à rénover les bâtiments d’élevage pour améliorer les conditions de travail, environnementale et sanitaire. La démarche propose un dépeuplement puis un repeuplement avec vide sanitaire et diagnostic bâtiment. L’investissement comprend le renouvellement total du cheptel (vente de réforme et achat du nouveau cheptel), les coûts de préparation et d’engraissement, les frais de nettoyage et le recul de marge liée à l’arrêt de production. Pour autant, le retour sur investissement est de seulement deux ans : cette méthode améliore les coûts de production en permettant un gain de 263 € par truie sur un an, assure Terrena.

La prochaine édition du Space aura lieu du 10 au 13 septembre 2019.