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Sud-Ouest : l’eau d’irrigation fait des remous

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__Le retour de la canicule ravive les tensions autour de la ressource en eau.__ Les agriculteurs s’opposent aux mesures d’encadrement envisagées par l’administration. Les associations environnementales soulignent l’urgence à améliorer l’état des rivières. « Les irrigants du Gers et du Poitou-Charentes refusent d’admettre les mesures restreignant l’usage de l’eau et s’opposent avec violence aux services de l’Etat et aux associations de protection de l’environnement », dénonce France Nature Environnement (FNE) dans un communiqué diffusé le 1er juillet. Un groupe du Centre départemental des jeunes agriculteurs (CDJA) du Gers avait investi le 19 juin dans la matinée, à deux reprises, les locaux de la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture, dénonçant la mise en œuvre du 4e Programme d’action de la Directive nitrates. L’avant-veille, c’est à Poitiers que plus de deux cent agriculteurs refusaient violemment toute restriction à l’irrigation. Et ceci dans la perspective de la mise en place en 2010-2011 d’un système d’autorisation d’irrigation centralisé, par bassin. « L’administration veut réduire jusqu’à 80 % les volumes d’eau attribués aux irrigants de la Vienne. Pour beaucoup, cela revient à arrêter purement et simplement l’irrigation », souligne Laurent Lambert. Le président de l’Association des Irrigants de la Vienne (Adiv) met en avant tous les efforts effectués depuis plusieurs années par les agriculteurs et cite la gestion volumétrique, les compteurs d’eau individualisés et, plus récemment, la réduction des surfaces de maïs. J.P. De son côté, FNE explique que des solutions agronomiques pour préserver la ressource en eau existent, comme en témoignent les pratiques de centaines d’agriculteurs du Sud-Ouest qui conservent leurs haies, sèment des plantes adaptées à la sécheresse et implantent des couverts végétaux. « Il faut rapidement un plan Marshall de l’eau et de l’agriculture en Adour-Garonne pour généraliser ce mouvement favorable », réclame Rémy Martin, président de FNE Midi-Pyrénées. J.P.