Surveillance des maladies animales : l’OIE tire la sonnette d’alarme
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Alors que le virus d’influenza aviaire hautement pathogène H5N8 s’est étendu de l’Asie en Europe en moins d’un an, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) alerte sur le nécessaire renforcement dans le monde des systèmes de surveillance et de détection précoce des maladies animales domestiques et sauvages, et recommande d’en faire un objectif majeur des politiques sanitaires publiques. En effet, avec 75 % des maladies humaines émergentes issues de pathogènes transmis par les animaux, domestiques comme sauvages, la protection de la santé publique est intimement liée à la préservation de la santé animale, pour l’organisation. « Les crises des 20 dernières années, telles que celles liées aux grippes aviaires H5N1 et H7N9, à la fièvre aphteuse, à la vache folle ou aujourd’hui à Ebola nous démontrent que les politiques de prévention des maladies à leur source animale ont certes un coût sur les budgets des Etats ou de la communauté internationale, mais que celui-ci est dérisoire comparé aux coûts induits par la gestion d’une panzootie ou d’une pandémie », explique le professeur Bernard Vallat, directeur général de l’Organisation. Il est nécessaire d’assurer une surveillance large chez l’animal sauvage et domestique. « Eleveurs, chasseurs, pêcheurs, et autres usagers de la nature sont également des acteurs essentiels avec qui il convient de coopérer », poursuit Bernard Vallat. À l’échelle internationale, des outils ont été développés ces dix dernières années pour prévenir les panzooties et les pandémies à leur source animale, rappelle l’OIE : le processus d’amélioration des performances des services vétérinaires nationaux (PVS Pathway), le règlement sanitaire international créé par l’OMS, ou encore le système mondial d’information zoosanitaire de l’OIE, Wahis.