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Transition énergétique : un plan ambitieux

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Censé transformer la France en pays économe en énergies fossiles, le projet de loi sur la transition énergétique a enfin été dévoilé le 18 juin en Conseil des ministres. L’un des objectifs est d’accélérer le développement de la production et la distribution de chaleur issue de sources renouvelables : bois, biomasse, déchets… A cette fin, la ministre de l’Ecologie a annoncé que le Fonds chaleur géré par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) allait être doublé en trois ans. Aujourd’hui, l’Ademe contribue chaque année à hauteur de 220 millions d’euros au financement de ces projets. 1500 méthanisateurs en 2017 Affichant la volonté de développer le biogaz, le texte de loi prévoit le lancement de 1500 projets de méthaniseurs à 2017 pour un budget dédié de 100 millions d’euros. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a affirmé que cette ambition comprenait bien les objectifs du plan Energie méthanisaton azote, à savoir 1000 méthaniseurs pour la filière agricole à horizon 2020*. Ce développement annoncé de la méthanisation a fait réagir les producteurs de blé et de maïs (AGPB, AGPM) qui, dans un communiqué commun, « entendent contribuer à relever ce défi ». Mais pour les deux organisations professionnelles, cet objectif « nécessitera sans contexte l’utilisation de cultures énergétiques » qui apportent «  un pouvoir méthanogène complémentaire des effluents d’élevage ». Mais jusqu’à présent Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, a semblé fermer la porte à la méthanisation à partir de céréales. Le débat ne fait que commencer. Alors qu’en 2008 la France ne comptait que quelques installations, 160 unités de méthanisation agricoles sont aujourd’hui en fonctionnement avec une capacité de production de 350 GWh d’électricité et 500 GWh de chaleur soit l’équivalent de la consommation de 35 000 foyers. Développement de l’économie circulaire La ministre de l’Ecologie semble également vouloir travailler avec les expériences de territoires, ce qui parait une bonne chose pour le monde agricole. Les territoires à énergie positive seront encouragés par le lancement d’un appel à candidature pour labelliser 200 projets en direction des intercommunalités. La ministre de l’Ecologie a également mis en avant le développement de l’économie circulaire, la réduction des déchets à la source et la lutte contre le gaspillage pour favoriser le recyclage et l’innovation sur la conception des produits et des matériaux. La gestion locale des déchets pourraient permettre d’éviter que des biodéchets partent à l’extérieur des territoires, voire en dehors des frontières. 32 % d’énergies renouvelables en 2030 Le texte de loi, qui comporte 80 articles, fixe comme objectif une réduction de la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à 2012, de la consommation des énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à 2012 ou encore une part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie de 32 % en 2030. Des objectifs ambitieux. Après examen par le Conseil économique social et environnemental (Cese) et le Conseil d’Etat, le projet de loi devrait revenir devant le Conseil des ministres le 4 août et être discuté au Parlement dès la rentrée. S.Ay. et J.P.