Troubles musculo-squelettiques : prévenir plutôt que guérir
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__94 % des maladies professionnelles reconnues au régime agricole sont des troubles musculo-squelettiques (TMS). Leurs conséquences humaines, sociales et économiques sont telles que leur prévention est devenue un enjeu prioritaire tant pour les entreprises que pour la société. Voilà pourquoi les ministères de l’Agriculture et du Travail ont tenu à organiser le 28 avril un colloque faisant le point sur ces pathologies et sur les mesures de prévention.__ Car ces TMS, qui affectent principalement les muscles, les tendons, et les nerfs des membres supérieurs et inférieurs au niveau du poignet, des épaules, du coude ou des genoux, ne sont pas inévitables. « La MSA montre dans son observatoire des TMS des salariés agricoles, sur la période 2002-2006, que le premier secteur touché est la viticulture, précise Anne-Marie Soubielle, chargée d’études au bureau Santé-Sécurité au travail, au ministère de l’Agriculture. Viennent ensuite les cultures spécialisées et les coopératives de traitement de la viande de gros animaux. Des secteurs où les tâches sont très spécialisées et où les temps de récupération sont insuffisants. » Car le problème réside bel et bien dans la répétition d’un même geste, avec une cadence soutenue et une fréquence trop longue. « Le travailleur doit s’arrêter avant d’avoir mal, sinon l’on rentre dans l’inévitable logique d’inflammation », reprend Anne-Marie Soubielle. G.G. __Des aides à la prévention existent__ Il est alors recommandé à toutes les entreprises concernées par le problème de construire un projet de prévention, avec une approche globale du geste et une remise en cause de l’organisation du travail (cadence, aide ergonomique…). « L’expérience nous a montré qu’une analyse globale et continue est essentielle. L’exemple le plus flagrant concerne le secteur de la viticulture : les nouveaux sécateurs, moins difficiles à manipuler, ont permis de résoudre le TMS du poignet… mais un TMS de l’épaule est apparu ! Ceci parce que la cadence n’a pas été modifiée. » Rappelons que les entreprises qui souhaitent s’engager dans une démarche de prévention peuvent bénéficier d’aides incitatives : bénéfice d’un prêt d’investissements pour les entreprises signant une convention avec la MSA ; subventions de l’état par le biais du Fonds d’amélioration des conditions de travail (FACT) géré par l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT).