Un agriculteur sur deux a entendu parler de l’agro-écologie
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Si seulement un agriculteur sur deux a entendu parler d’agro-écologie (le plus souvent via la presse professionnelle), 93 % mettent déjà en pratique l’une des six démarches qui la détermine et 10 % l’ensemble de ces démarches. Des informations recueillies dans une enquête diffusée le 30 janvier par le ministère de l’Agriculture (1) sur la perception et la mise en pratique de l’agro-écologie. Six démarches ont été retenues, pour caractériser cette approche de l’agriculture conciliant économie de l’exploitation et environnement : la limitation de l’usage des intrants (pratiquée par 76 % des agriculteurs), l’amélioration de la qualité des sols (72 %), la préservation de la ressource en eau (62 %), la valorisation du rôle de la faune auxiliaire (51 %), la recherche d’autonomie via la limitation des achats extérieurs à l’exploitation (41 %) et l’apport de valeur ajoutée aux productions (40 %).
Les viticulteurs ainsi que les producteurs de fruits et légumes sont les plus avancés. La taille des parcelles pour ces cultures, plus réduite qu’en grandes cultures, se prête davantage aux techniques souvent gourmandes en temps de la protection intégrée et la proximité avec les consommateurs se traduit par davantage de production encadrée par des cahiers des charges.
Les moins de 35 ans beaucoup plus motivés
Au-delà des pratiques, l’enquête s’est attachée à évaluer la perception qu’ont les agriculteurs de l’agro-écologie. 45 % se sentent ainsi pleinement engagés, 13 % envisagent d’y aller (le taux monte à 31 % chez les moins de 35 ans), alors que 42 % ne pensent pas s’inscrire dans ces démarches. Ces derniers mettent pourtant déjà en œuvre près de la moitié des six démarches proposées dans l’enquête comme marqueur de l’agro-écologie.
Les freins limitant l’engagement des agriculteurs sont multiples. 71 à 72 % mettent en avant les contraintes réglementaires et l’incertitude sur le résultat économique. 64 à 67 % citent également l’importance des investissements, les contraintes économiques et les charges supplémentaires ainsi que le temps de travail. Suivent le manque d’aides publiques, les contraintes naturelles et les connaissances nécessaires.
Le partage d’expérience entre agriculteurs est cité par 67 % comme le principal recours pour se lancer dans ces pratiques. 40 % sont séduits par l’approche innovante et originale. 33 % comptent surtout sur les formations, plusieurs critères pouvant se cumuler.
L’agro-écologie est en tout cas bien ancrée dans les pratiques de l’agriculture française, beaucoup d’agriculteurs ayant investi ce champ sans nécessairement utiliser la sémantique proposée.