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Un outil d’aide à la décision pour le désherbage en zone non-agricole

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Quatre ans après son lancement, le programme Compamed ZNA, pour comparaison des méthodes de désherbage en zone non-agricole, livre ses résultats. Les principaux enseignements ont été exposés le 11 mars dans les locaux du ministère de l’Agriculture, ainsi que l’outil d’auto-évaluation des pratiques qu’il a permis de concevoir. « L’idée du programme Compamed est d’aider les municipalités et leurs opérateurs à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires et plus globalement d’appréhender le désherbage en ayant toutes les cartes en main », a introduit Claire Grisez, sous-directrice de la protection et de la gestion des ressources en eau et minérales au ministère de l’Ecologie. L’outil présenté permet en effet de calculer, pour une municipalité, le bilan environnemental en cycle de vie de ses opérations de désherbage et d’identifier les leviers d’actions pour réduire ses impacts, ainsi que d’estimer les coûts de ses pratiques pour mieux les maîtriser. Disponible sur www.compamed.fr, il sera prochainement perfectionné par une approche « santé des opérateurs ». Des pratiques en cours d’évolution Une enquête a été menée en 2010, récoltant 433 réponses, essentiellement de collectivités territoriales et un observatoire des pratiques, lancé en 2011, a recensé les 500 interventions de désherbage de ZNA opérées sur 179 sites. 90 % des réponses à l’enquête font état d’une démarche d’évolution « engagée », quand 50 % affirme le changement déjà opéré. «  Environ 30 % de ces changements consiste en une diminution des quantités de pesticides, 15 % ont réduit la voilure en matière de désherbage thermique », précise Pauline Laïlle, chargée d’étude à Plante et cité*. Une analyse des cycles de vie des méthodes de désherbage Une évaluation environnementale des méthodes de désherbages s’est appuyée sur une analyse des cycles de vies (ACV). La production des matériels et consommables et matériaux utilisés, le transport jusqu’au site d’utilisation, l’application elle-même et la fin de vie du matériel ont été pris en compte. Sans surprise, la binette est la moins impactante. La méthode chimique nécessite des EPI (équipements de protection individuelle) jetables et a l’impact le plus significatif en termes d’écotoxicité, mais ce sont les méthodes thermiques qui, sur l’ensemble des onze impacts mesurés, ont le plus de poids. Le désherbage mécanique semble être un compromis acceptable. Plus généralement et quelque soit la méthode, le fait de diminuer le nombre de passages est bénéfique. « Mais une municipalité a d’autres contraintes : le prix, la main d’œuvre, l’efficacité… pour lesquelles le  »classement«  des méthodes n’est pas forcément le même. D’où l’utilité d’un outil d’auto-évaluation prenant en compte tous les critères », conclut Claire Grisez. *Plateforme nationale d’expérimentations et de conseils techniques à destination des services espaces verts des collectivités territoriales et des entreprises du paysage.