Un régime bio nécessite moins de surfaces, d’énergie et d’émissions de GES, selon Solagro
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Solagro diffuse, le 15 juillet, sa brochure « Le revers de notre assiette ». Le document propose les résultats de l’étude Bionutrinet, visant à estimer les différences d’impact, pour l’environnement, d’un régime alimentaire bio comparé à un régime conventionnel. Les auteurs de ce travail se sont fondés sur la participation de près de 30 000 consommateurs.
Le régime des 20 % consommant le plus de bio a été comparé à celui des 20 % en consommant le moins. Les premiers mangent ainsi en moyenne 70 % d’aliments bio, contre moins de 1 % pour les seconds. Des coefficients d’impact ont été attribués aux ingrédients de quelque 264 aliments. Trois indicateurs ont été retenus : l’empreinte « surface », l’empreinte « gaz à effet de serre » (GES) et l’empreinte « énergie ».
La part de viande influence les résultats
L’empreinte « surface », exprimée en m², correspond à la surface agricole nécessaire pour produire l’aliment. Les quantités consommées sont traduites en surfaces à partir des rendements des différentes cultures, des allocations entre les co-produits et des pertes le long de la filière. Verdict : l’assiette des adeptes du bio « consomme » 23 % de surfaces en moins : 3492 m² par personne et par an, contre 4522 pour le consommateur conventionnel. Le régime bio implique également une moindre dépense d’énergie (-25 %) et moins d’émissions de GES (-37 %). La brochure donne des éléments d’explication. Les consommateurs « bio » mangent moins de viande et de produits carnés : la part des produits animaux, hors ceux compris dans les plats préparés, représente 77 % des émissions pour les consommateurs conventionnels et 73 % pour les bio. Les produits animaux nécessitent également plus de surface, précise Solagro.
Un régime bio plus onéreux
« Les effets favorables à l’eau et la biodiversité de la non-utilisation de pesticides de synthèse, en agriculture biologique, n’a pas été mesurée dans l’étude », souligne Solagro. En revanche, Bionutrinet apporte un éclairage sur l’exposition aux résidus de 14 pesticides de synthèse par l’alimentation. Elle est inférieure pour les consommateurs de bio, « entre -23 et -100 % selon les molécules »… sauf pour les pyréthrines naturelles, autorisés en bio, pour lesquelles la tendance est inversée.
Enfin, l’aspect financier n’est pas oublié. Les consommateurs bio consacrent aussi une part nettement plus importante (+23 %) de leur budget pour l’alimentation. Le coût de cette dernière observé dans BioNutriNet a été estimé à 8,8 €/j pour les consommateurs bio et à 7 €/j pour les consommateurs conventionnels. Un surcoût qui correspond à environ 5 % des revenus.