Viande de cheval : le scandale fait tache d’huile
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Benoit Hamon avait pris des pincettes, lors de la conférence de presse du 28 février, à Paris : « des prélèvements ont été faits chez différents distributeurs, sur différentes marques. Il est très possible que rien n’en ressorte, mais s’il devait y avoir des anomalies, nous devons nous y préparer. » Le conditionnel prudent du ministre de la Consommation n’est plus de rigueur : Spanghero n’est donc pas le seul transformateur à substituer de la viande bovine par de la viande de cheval. La liste des entreprises concernées s’allonge. Panzani a annoncé qu’il faisait retirer des rayonnages ses raviolis, fabriquées par William Saurin. Le groupe espagnol rejoint Findus, Picard, Ikéa, Nestlé, Cora, Auchan, Carrefour, Casino, Monoprix, Système U… Notons que les produits de la marque Grand Jury, commercialisés chez Proxi, Shopi et 8 à huit ont également été retirés de la vente. Grandes marques, marques de distributeurs et premiers prix sont donc tous impactés. Le grand public semble néanmoins plus désabusé qu’inquiet, l’aspect sanitaire des fraudes n’étant pas mis en cause, comme l’explique Yves Berger, président d’Interbev (voir notre entretien dans cette lettre). Que vont devenir les plats retirés de la vente ? Une réglementation mise en œuvre par Christine Boutin en 2009 rend possible le don aux associations caritatives des denrées alimentaires retirées pour défaut d’étiquetage. Certaines associations se montrent néanmoins réticentes à distribuer les plats concernés par le scandale de la viande de cheval, le Secours Catholique invoquant notamment « la dignité des plus pauvres ».