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Vigne : la pulvérisation, levier majeur pour réduire les pesticides

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« Les pratiques de pulvérisations font varier d’un facteur neuf la quantité de pesticides que l’on retrouve sur la vigne. » C’est ce qu’a expliqué Adrien Verges, ingénieur à l’Institut français de la vigne et du vin, IFV, Rhône-Méditerranée lors du colloque Euroviti, qui s’est tenu le 13 janvier au Sival à Angers. La qualité de la pulvérisation est ainsi une source importante de progrès directement mobilisable par les viticulteurs dans le cadre de la réduction des phytosanitaires.
Les stades précoces de végétation, quand le feuillage est peu important, sont les plus critiques. « Il faut se concentrer sur ces moments en optimisant le réglage des pulvérisateurs », poursuit Adrien Verges. L’étalonnage sera différent selon le type de matériel. « Pour les jets projetés, il est possible d’augmenter la taille des gouttes en début de végétation, explique Alexandre Davy, ingénieur à l’IFV Bordeaux-Aquitaine. Pour les jets portés, on peut jouer sur la ventilation. »
Rendre les panneaux récupérateurs éligibles pour réduire les surface de zones non-traitées
L’IFV insiste sur l’utilisation de panneaux récupérateurs. « Nos expérimentations montrent que ce levier peut réduire à lui seul les quantités de phytosanitaires utilisées de 35 % », indique Alexandre Davy. Reste que ces machines sont peu utilisées, du fait de leurs coûts. « Il faudrait des aides financières pour équiper les viticulteurs et homologuer ces équipements pour réduire les zones non traitées », poursuit l’ingénieur. En effet, l’arrêté du 12 septembre 2006 impose la mise en place d’une zone non traitée, ZNT, dans les exploitations. Celle-ci peut être réduite sous réserve d’utiliser certains pulvérisateurs garantissant une limitation de la dérive, soit la quantité de produits pulvérisés qui n’arrive pas sur la plante.
« Actuellement, seule la rampe CG Berthoud est homologuée pour la vigne. Or, les machines avec panneaux récupérateurs sont très efficaces, mais les constructeurs n’ont pas demandé l’homologation à cause de dossiers administratifs trop complexes. Nous travaillons, avec le centre de recherche en machinisme de l’Irstea, pour simplifier la procédure. » Ce qui donnerait un réel plus pour séduire le viticulteur.
Enfin, contrairement aux idées reçues, la vitesse d’avancement aurait peu d’influence, alors qu’elle augmente la productivité du vigneron. « Nous proposons de lancer un chantier expérimental sur ce paramètre pour affiner nos préconisations », indique Adrien Verges.