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Viticulture : inventons le pulvérisateur de demain

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« Faisons un pas technologique et inventons le pulvérisateur de demain ». C’est avec cette proposition que Vincent Rudnicki, chercheur à l’Irstea a conclu son intervention le 4 décembre au Vinitech à Bordeaux lors de la conférence « pulvériser autrement », co-organisée par Irstea et l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). L’enjeu est de taille : baisser les consommations d’énergie et diminuer la dérive lors des traitements phytosanitaires, soit la part de la dose appliquée qui n’atteint pas le feuillage et peut, dans certains cas, dépasser 60 %. Besoin de nouvelles solutions « Notre rôle de chercheur est de proposer des solutions nouvelles utilisables par tous les viticulteurs, a-t-il ajouté. Nous avons besoin de pompes à débit variable, de cuves séparées pour un mélange en temps réel, de système de contrôle à la buse. On peut aussi s’inspirer d’autres secteurs comme celui des peintures. L’énergie électrique est aujourd’hui embarquable et on sait l’utiliser dans l’industrie. Pourquoi ne pas s’en inspirer ? » Si les recherches en viticulture pour diminuer les doses appliquées n’en sont pas au point zéro, de nombreux verrous restent encore à lever du côté de la modulation de la dose en temps réel. Des pistes existent. « On peut déjà réaliser un traitement adapté à la parcelle en fonction du volume de végétation à traiter, précise Vincent Rudnicki. Pour cela, il est possible d’utiliser des rampes de distribution classique ou bien, comme en grandes cultures, un barillet électrique pour sélectionner les buses et faire varier la dose en fonction d’un zonage d’hétérogénéité réalisé au préalable. Ce sont des solutions simples et encore peu utilisées. » Moduler la dose en temps réel Quant à la modulation de la dose en temps réel en fonction de l’hétérogénéité du végétal, le matériel existe mais il reste encore cher et souvent réservé aux expérimentations. Des travaux de vulgarisation ont déjà démarré depuis plusieurs années. Pour ce qui est des appareils de traitements actuels, le chercheur constate qu’ils « ne sont pas compatibles avec une modulation de la dose en temps réel ». Les freins techniques étant les suivants : l’architecture des organes commandée par la prise de force est figée ; les organes de commande sont incompatibles avec des systèmes d’automation, et d’une façon générale, l’automation (mélange, injection, modulation…) reste très compliquée et onéreuse. Il faudra donc passer par une rupture technologique qui pourra être permise un renforcement des contraintes réglementaires.