Viticulture : le château Les Vergnes (33) prône la « tonte alternée » pour améliorer la biodiversité
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Améliorer la biodiversité animales et végétales dans les parcelles de vigne et alentour ne nécessite pas forcément plus de temps et permet surtout de mettre en place un système de production plus respectueux pour l’environnement. Les travaux menés depuis dix ans au château les Vergnes, propriété du groupe coopératif Univitis, soit 130 hectares en appellations bordeaux et bordeaux supérieur, ont été présentés le 23 mai. « Notre objectif, explique Serge Labat, responsable technique du domaine, est de diffuser nos résultats pratiques qui montrent qu’entretenir un sol viticole comme un gazon anglais ne se justifie pas. Il existe au contraire des techniques économiquement viables et faciles à adopter comme la gestion « alternée » des tontes de l’inter-rang qui améliore rapidement la biodiversité. A terme, on pense que cette biodiversité améliorée conduira à réduire la pression parasitaire sur la vigne, ce qui permettra de diminuer le nombre de traitements phytosanitaires. » Le programme de gestion « alternée » des tontes consiste d’abord à tondre seulement un rang sur 2 lors d’un passage, à alterner le rang tondu lors du passage suivant, mais aussi, à retarder la date de la première tonte de la saison et enfin, à ne tondre les « tournées » que lorsque cela est nécessaire. Adopté depuis 2009, au château Les Vergnes sur une centaine d’hectares, ce programme a conduit à une amélioration de la biodiversité. La méthode utilisée pour mesurer la biodiversité se nomme RBA (Rapid biodiversity assesment). C’est une méthode d’évaluation simple, rapide et facilement reproductible par des non spécialistes qui a été validée au Domaine les Vergnes entre 2007 et 2008 en collaboration l’ONG américaine Earth Watch, Bordeaux Science Agro (ex Enitab) et Syngenta-Agro. Sur 2013, les expérimentations se poursuivent avec des tests sur de nouveaux outils de tonte équipés de rouleaux hacheurs. Avantages : en pliant les plantes plutôt qu’en les coupant, ils pourraient conduire à des économies d’énergie et de temps de passage. Autre piste, l’étude d’espèces autochtones moins concurrentielles qui pourraient aussi constituer un mulch en surface.