Élevage : la filière volaille présente sur tous les fronts pour réduire les antibiotiques
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Le salon des productions animales Space a été l’occasion pour l’Institut technique des filières avicoles, cunicoles et piscicoles (Itavi) de présenter, le 13 septembre à Rennes, son engagement pour diminuer l’utilisation des antibiotiques. Les travaux en cours sont nombreux et les résultats prometteurs.
Connaitre les usages
Il s’agit d’une part de renforcer les connaissances sur les usages. Le projet RefAvi, démarré en 2014 avec l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), doit aboutir à la création d’un dispositif pour remonter les informations des élevages. Les indicateurs ont déjà été définis : indice de fréquence des traitements antibiotiques (Ifta), poids vif traité-jour (ADDkg), poids vif traité (ACDkg) et exposition aux antimicrobiens (Alea). Une réflexion est engagée pour automatiser la collecte des données.
D’autre part, la filière souhaite identifier les pratiques préventives qui renforcent la santé des animaux. Une attention qui commence dès le début de la vie, par la maîtrise de l’hygiène des œufs à couver. « La coquille est sensible aux micro-organismes lors du refroidissement qui suit la ponte, poursuit Matthieu Gaume, ingénieur à l’Itavi. Différents types d’assainissement et familles de désinfectants du milieu sont évalués. » Deux procédés montrent de bons résultats : le DCCNa et le peroxyde d’hydrogène, indique l’Itavi.
Une attention dès l’œuf
Autres constats des travaux : un transport de plus de dix heures des poussins diminue le poids des animaux, les rendant plus vulnérables à leur environnement, la qualité de l’eau est un facteur de bonne santé des volailles, et certaines conditions de stockage des œufs favorisent le bon développement embryonnaire.
Le projet Chick’tip entend mettre au point des outils de monitoring précoce de la qualité du poussin fondé sur des indicateurs et des biomarqueurs.
Les extraits végétaux comme alternatives
Des études ont par ailleurs été lancées cette année pour optimiser l’environnement des bâtiments : influence de la température, de l’hygrométrie, des quantités de CO2, de la ventilation, élaboration d’outils d’aide à la décision et de régulation. Quant aux alternatives, des extraits végétaux sont testés pour renforcer les défenses naturelles des volailles.
Enfin, la profession mène une étude sur l’impact du compostage sur la présence de résidus de colistine, un antibiotique critique, dans les fumiers. « Les risques de diffusion semblent faibles et simples à maitriser par un stockage des effluents de quelques semaines », explique Matthieu Gaume.