56 % des vignes menacées par un réchauffement de 2 °C au niveau mondial
Le | Decryptage-prospective
Des cépages plus diversifiés pour une meilleure résilience climatique des vignobles. Cette piste de recherche n’est pas totalement nouvelle. À travers une nouvelle étude publiée le 27 janvier dans Proceedings of the National Academy of Sciences, Inrae et Bordeaux Sciences Agro approfondissent cette thématique.
Repenser les cépages par zone de production
L’étude commence par évaluer les impacts possibles du climat pour la filière selon les scénarios : 56 % des régions viticoles du monde pourraient disparaître avec un réchauffement de 2 °C, et 85 % avec un réchauffement de 4 °C. Puis elle propose un focus sur les effets de ces deux niveaux de hausse des températures sur onze cépages : Cabernet-Sauvignon, Chasselas, Chardonnay, Grenache, Merlot, Mourvèdre, Pinot noir, Riesling, Sauvignon blanc, Syrah et Ugni blanc. Les chercheurs concluent que les variétés tardives pourraient se développer dans les régions viticoles actuelles, tandis que les variétés précoces pourraient gagner de nouvelles régions plus septentrionales. Reste que la tendance globale, avec +2 °C en 2050 et +4 °C en 2100 aurait surtout comme conséquence de réduire les zones de production. En France, les pertes s’élèveraient à 20 % des surfaces.
Pour limiter ces pertes de moitié, les auteurs de l’étude préconisent de diversifier les cépages, au sein de chaque bassin, pour y implanter ceux qui s’y adapteront le mieux. Une évolution qui passe par la sensibilisation du consommateur. « Il est aussi important de le sensibiliser à essayer de nouveaux cépages afin que les producteurs puissent diversifier leur production et augmenter leur capacité d’adaptation », précise Inrae dans un communiqué.