Le Top 5 des règles agroécologiques en viticulture, selon Pour une agriculture du vivant
Le | Decryptage-prospective
Quel est le Top 5 des bonnes pratiques agroécologiques au vignoble ? Alexandre Boidron, coordinateur technique du mouvement Pour une agriculture du vivant, livre sa réponse lors d’un atelier organisé par le collectif Vignerons engagés le 16 mars.
La viticulture se tourne de plus en plus vers l’agroécologie, notamment pour pallier les aléas climatiques. Alexandre Boidron, coordinateur technique du mouvement Pour une agriculture du vivant, a donné le 16 mars quelques conseils pour se lancer dans la transition agroécologique, lors des rencontres digitales du vigneron. Elles sont organisées par le collectif Vignerons engagés entre février et juin 2021.
Cinq règles à suivre
Lors de ce deuxième atelier, il a livré son Top 5 d’une bonne approche agroécologique :
- Revenir aux fondamentaux. Pour démarrer sur ce système, il faut revenir aux fondamentaux du fonctionnement du vivant. L’idée est de se former et comprendre les principes agronomiques avant de choisir de développer des pratiques ou techniques.
- Bien s’entourer. « Bien s’entourer, et pas seulement de conseillers, est la clé. Il faut aussi se tourner vers des praticiens pour avoir des conseils et de vrais retours entre viticulteurs », assure-t-il.
- Faire un état des lieux. « Avant de changer son système, il faut identifier les problématiques, aller voir son sol, creuser et observer pour analyser les données », poursuit-il. L’intérêt est de bien comprendre comment fonctionne son sol, identifier les tassements, les déséquilibres physiques ou chimique du sol, le fonctionnement de la matière organique, l’enracinement, etc.
- Corriger ce que le vivant ne corrigera pas. Alexandre Boidron rappelle que le vivant ne fait pas tout. « Un couvert végétal ne décompactera pas un sol très tassé. Dans ce cas, il vaut mieux intervenir de manière mécanique et passer en bonnes conditions pour que la biologie puisse se développer, confie-t-il. Les équilibres minéraux du sol conditionnent le bon développement du vivant et la bonne nutrition des plantes ».
- Commencer petit, mais bien ! « C’est une question de gestion de risque, prévient-il. Il faut investir dans le temps, la transition demande quatre à cinq ans, et privilégier les semences avant le matériel : un semis mal fait avec des graines mal choisies est une source d’échec. »
Un sol vivant est un sol toujours couvert
De manière plus général, Alexandre Boidron estime que protéger et préserver ne suffit pas. « Il faut produire du sol vivant et de la biodiversité, indique-t-il. Nous sommes dans une logique de maison en bon état ». En poursuivant la métaphore, le toit représenterait le sol, toujours couvert, avec des plantes ou résidus, et les murs feraient référence à un sol jamais ou très peu travaillé. « Pour être bien, il faut un frigo plein, poursuit-il. La ration du sol qui est assurée grâce à une production et une restitution des résidus sur le sol, représenterait au minimum 20T/ha/an de matière sèche ».
Les premiers résultats montrent, qu’avec l’agroforesterie ou des infrastructures de biodiversité, on observe « une meilleure structuration du sol et infiltration de l’eau, un arrêt de l’érosion et une bonne gestion du gel, expose-t-il. Nous constations aussi une régulation thermique et hydrique des sols viticoles. »