Corteva, une unité pour « conditionner les nouvelles générations de produits de protection des plantes »

« L’essentiel pour nous est de proposer des solutions techniques qui fonctionnent, et d’origine naturelle dans la mesure du possible », explique Éric Dereudre, directeur Europe du Nord de Corteva, le 19 septembre 2019. La société inaugurait ce jour sa nouvelle unité de conditionnement de produits d’origine naturelle, de 4000 m² sur son site de Cernay dans le Haut-Rhin, fruit d’un investissement de 20 millions d’euros. La mise en production devrait débuter dès le mois d’octobre et la création de 50 emplois est attendue durant les quatre prochaines années.

« Nos plantes devront toujours être protégées »

Alors que la pression sociétale se fait de plus en plus forte sur le sujet de l’utilisation des produits phytosanitaires, les représentants de Corteva insistent sur leur volonté de répondre à ces attentes, tout en continuant de proposer des solutions efficaces aux agriculteurs. « La société doit comprendre que nos plantes devront toujours être protégées. Nous pouvons par contre mettre en place d’autres pratiques comme utiliser des plantes plus résistantes. Les produits d’origine naturelle sont dans l’ère du temps », a ainsi témoigné Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves, lors d’une table-ronde organisée dans ce cadre. Des positions dont sont bien conscients les représentants de Corteva. « Nous pensons que de plus en plus, les solutions combinatoires vont se développer. Tout l’intérêt pour nous est de renforcer notre expertise sur ce sujet, notamment en France où la pression réglementaire est forte », souligne Jean-Philippe Legendre, directeur France de Corteva.

Les fongicides, un nouveau marché à conquérir

L’Inatreq, fongicide d’origine naturelle pour grandes cultures, qui sera conditionné dans la nouvelle unité, s’inscrit dans cette démarche. « Notre volonté est que l’Inatreq ne soit pas utilisé seul, notamment pour une question d’apparition de résistances », explique Jean-Philippe Legendre. Une première association avec le prothioconazole est annoncée. Des discussions sont en cours pour développer des « associations en pack ». Si l’Inatreq est homologué au niveau européen depuis 2019, les AMM au niveau national sont attendues pour le troisième trimestre 2020. Les objectifs affichés de vente du produit, d’ici à 2023, sont de 275 millions d’euros. La société espère en effet conquérir, avec ce nouveau produit, le marché des fongicides, dont la présence est moins marquée dans son portefeuille. « Nous n’avons pas une grande expérience dans ce domaine, mais nous construisons notre expérience. Ce sont des opportunités nouvelles pour nous », indique Éric Dereudre, directeur Europe du Nord de Corteva.

Stratégie axée sur les biostimulants

Si la société ne compte pas s’y limiter, Corteva regarde également du côté des biosolutions, et notamment des biostimulants. : « le développement de la biostimulation autour de la semence est un des piliers de notre stratégie. Il y a des gains de productivité à trouver », souligne Maxime Champion, directeur marketing chez Corteva France. En ce qui concerne le biocontrôle, la société occupe 10 % du marché français, soit 12 millions d’euros. Un portefeuille qu’elle souhaiterait multiplier par trois, d’ici au début des années 2020.