Ecophyto, les IFT baissent de moitié dans les réseaux Dephy en maraîchage
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Tous les signaux sont au vert pour les légumes. Des résultats encourageants sur la baisse de l’emploi des pesticides dans les réseaux de fermes Dephy en maraîchage ont été dévoilés le 16 janvier, lors du colloque Écophyto sur les cultures spécialisées à Angers. Les chiffres ont été analysés entre la moyenne des années 2009 à 2012 et celles allant de 2016 à 2018. « La filière maraîchage se distingue par sa grande diversité des cultures, des bioagresseurs ainsi que des modes de production », insiste Cathy Eckert, responsable des réseaux Dephy au Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes, CTIFL.
-40 à 60 % sur les IFT
Pour les cultures sous abris, les indices de fréquence de traitement (IFT) ont été réduits de 42 % en production conventionnelle et de 52 % en agriculture biologique. Hors sol, la baisse est de 55 %. Et en plein champ, les IFT ont diminué de 44 % pour les cultures conventionnelles et de 59 % en bio.
Les leviers principaux afin d’arriver à ces résultats ont également été analysés pour chaque segment. Concernant les herbicides, les agriculteurs ont choisi de préférence le recours au désherbage mécanique et au paillage, devant le travail superficiel du sol et la diversification de la succession culturale. « Dans la lutte contre les maladies, l’optimisation de la conduite de la fertilisation et de l’irrigation ont eu un impact très positif, ajoute Cathy Eckert. Viennent ensuite l’observation et le comptage, puis l’utilisation de produits de biocontrôle. »
Prendre en compte l’intérêt de la biodiversité
Contre les ravageurs, les mêmes méthodes sont utilisées, mais dans un ordre différent. « L’observation et la détection précoce s’avèrent être les points-clés des stratégies de réduction des insecticides, indique-t-elle. L’usage du biocontrôle s’avère également efficace, ainsi que la lutte biologique. » Dans tous les cas, les variétés résistantes sont peu utilisées, note le CTIFL.
Pour aider les exploitants à aller encore plus loin dans la réduction des produits phytosanitaires, onze projets Dephy Expé ont vu le jour l’année dernière. Ils se poursuivront jusqu’en 2024. Ils doivent permettre de créer des références pour un large panel de systèmes de cultures, sur la production de semences, ou encore sur l’apport de l’agroforesterie. « L’idée est également d’aller plus loin sur l’implication des metteurs en marché, et mieux analyser l’intérêt de la biodiversité fonctionnelle », ajoute Cathy Eckert.