Référence agro

Inrae évalue le surcoût d’une interdiction du glyphosate pour les vignobles

Le | Distribution-agrofourniture

400 à 1000 g/ha. C’est la fourchette des doses de glyphosate utilisées par la viticulture française, selon le rapport publié par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) en 2017. Début janvier 2020, c’est au tour de Inrae, « héritier » de l’Inra, de publier un document finalisé en juillet 2019, focalisé sur les possibles alternatives à l’herbicide pour les viticulteurs. Deux types de travaux ont été menés par l’institut :

- d’une part, un recensement des études publiées par les chambres, les instituts techniques et organismes professionnels agricoles sur le sujet ;

- d’autre part, un traitement statistique spécifique de l’Enquête pratiques culturales en viticulture de 2017, avec estimation des coûts de chaque pratique et intervention.

Surcoût de 553 €/ha en Alsace

Ces données ont permis à Inrae de cerner les réalités du désherbage des vignobles dans les bassins de production en prenant en compte leurs spécificités (écartement des vignes, pratiques les plus répandues…). Le document propose donc un calcul du surcoût lié à la gestion des enherbements sans herbicides, en faisant la différence entre le coût de la modalité de désherbage la plus fréquente pour chaque bassin, et celle de la pratique sans herbicides la plus répandue. Ce surcoût varie de 12 €/ha pour le Sud-Ouest à 553 €/ha en Alsace. Il est compris entre 100 et 200 €/ha dans le Sud-Est, le Bordelais et le Languedoc Roussillon, entre 200 et 300 €/ha en Bourgogne-Beaujolais et Val-de-Loire, et se situe à 488 €/ha en Champagne (1).

Inrae a enfin utilisé les données du Réseau d’information comptable agricole (Rica) pour appliquer ces potentiels surcoûts aux résultats économiques des viticulteurs. En moyenne, sur la France, ce surcoût représente 7,1 % de l’excédent brut d’exploitation, avec une forte variabilité : seulement 0,9 % dans le Sud-Ouest, mais 11,5 % en Alsace.

(1) L’insuffisance de données pour les pratiques sans herbicides en Charente n’a pas permis de calculer ce surcoût.