Le bio pèse 100 milliards d’euros dans le monde
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« L’essor du bio est tel que les différentes instances internationales se penchent sur la question, et commencent à proposer des chiffres qui n’étaient pas accessibles jusqu’à présent », a indiqué pour l’Europe, lors d’un séminaire international organisé par l’Agence Bio, le 18 juin 2019 à Paris, Michel Reynaud, membre du conseil d’administration de la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (Ifoam).
Des surfaces en hausse de 20 %
Selon les données de 2017, 70 Mha sont cultivés en bio, en hausse de 20 % par rapport à 2016, pour 2,9 millions d’exploitants (+4,7 %). Le marché du bio mondial s’élevait alors à 92 milliards d’euros, « et il a certainement dépassé les 100 milliards aujourd’hui de chiffre d’affaires », gage Michel Reynaud.
Quelle place pour la France dans ce panorama ? Le marché français attrape le podium avec 7,9 Mrd €, derrière l’Allemagne (10 Mrd €), « sachant que l’écart se réduit, et que la vague de conversion actuelle laisse envisager de dépasser les Allemands », dixit Michel Reynaud. Le marché le plus conséquent se situe aux États-Unis (40 Mrd €), l’Union européenne atteignant la barre des 37 Mrds €. En Europe, justement, les volumes importés sont désormais caractérisés. Ils concernent, principalement, les fruits tropicaux (800 000 t), en grande partie depuis l’Équateur et la République dominicaine, et tourteaux (350 000 t), essentiellement depuis la Chine et l’Ukraine.
Bio et équitable, attelage qui monte
Le dernier zoom proposé concernait la dynamique du « bio et équitable ». À l’international, la part du bio dans le marché équitable est passé de 67 % en 2013 à 84 % en 2018. « Ce qui est énorme », juge Michel Reynaud. Qui ajoute : « On peut se poser la question de savoir si le bio dynamise l’équitable ou l’inverse, mais souvent le juste prix permet de passer la conversion dans les pays où il n’y a pas d’aide. » En France, les premiers chiffres caractérisant ce marché datent de 2016, signe de l’émergence de cette double signature, longtemps estampillée « Nord-Sud », au niveau national. De 44 % en 2016, la part de produits équitables également certifiés AB est passée à 47 % en 2018.