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Polyculture-élevage bio, les derniers résultats de la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou

Le | Distribution-agrofourniture

Le 14 mai 2019, la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou, en polyculture-élevage bio, fête ses vingt ans. Elle organise pour l’occasion une journée portes ouvertes pour les éleveurs afin de faire découvrir les travaux qu’elle conduit sur un troupeau de 70 vaches allaitantes de race Limousine et sur 137 hectares de culture. Quels sont les derniers enseignements ?

Climat et prairies

Dans un contexte de réchauffement climatique, l’équipe de la ferme s’est penchée sur les prairies, une des composantes majeures de la conduite des élevages en bio. « Nous cherchons à décaler leur implantation de septembre à la mi-octobre pour échapper aux fortes températures et avoir suffisamment de pluies, explique Julien Fortin, responsable de la ferme expérimentale. Pour compenser le manque de chaleur, nous réalisons des semis sous couvert de céréales qui apportent des bénéfices. Et ça marche. »

Des pâtures même l’été

Mais toutes les expérimentations ne donnent pas les résultats escomptés. Par exemple, l’accroissement de la diversité des prairies, afin qu’elle puisse être pâturées en été et plus robustes, peine à donner des résultats concluants. L’équipe a testé l’incorporation dans les mélanges de la chicorée, du plantain et d’une diversité de variétés. « Les deux premières permettent en effet d’obtenir du fourrage en été, explique le directeur de la station. Mais le retour en pâture doit être de 21 jours contre 35 jours pour les légumineuses, qui restent la base des mélanges. Ces plantes semblent donc difficilement compatibles. » Quant aux variétés, aucune n’a présenté de solution miracle.

Diversifier l’association triticale et pois

L’équipe cherche également à diversifier les associations céréales/protéagineux dominées par le binôme triticale/pois, avec notamment de l’épeautre et du seigle. « Mais les résultats ne sont pas à la hauteur en matière de rendement et de régularité d’une année sur l’autre, reconnaît Julien Fortin. Nous espérons avoir de meilleures conclusions dans nos essais de diversification des associations de céréales, où nous testons l’intérêt d’un mélange triticale/épeautre et triticale/seigle. »

Quid de la conduite du troupeau ? La station angevine travaille notamment à la création de références pour préconiser des chargements au pâturage afin de valoriser au mieux les ressources.