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Qualité de l’air : le Comifer mobilise le monde agricole pour réduire ses émissions d’ammoniac

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« La pollution de l’air constitue la seconde cause de décès en France, après le tabac, avec près de 48 000 décès prématurés par an », a rappelé Anne Pillon, adjointe au chef du bureau de la qualité de l’air au ministère de la Transition écologique le 14 mars, lors d’une journée organisée par le Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée, Comifer, sur la qualité de l’air et la fertilisation. Pour lutter contre ce fléau, l’Union européenne a mis en place des politiques de qualité de l’air.

En France, le Plan national de réduction des émissions des polluants atmosphériques (Prepa) fixe comme objectif une réduction de 4 % des émissions d’ammoniac à l’horizon 2020 et de 13 % pour 2030 par rapport aux émissions de 2005. L’agriculture, qui émet 97 % de ce polluant, est donc la première concernée par ce plan.

Élevage : bien gérer les effluents

Malgré des objectifs difficilement atteignables, le secteur agricole se mobilise pour mettre en œuvre les bonnes pratiques. L’Ademe publiera le 1er avril un guide pour accompagner agriculteurs, conseillers et politiques.

« En élevage bovin, 85 % des émissions dépendent de la gestion des effluents », souligne Élise Lorinquer, chef de projet émissions gazeuses et gestions des effluents à l’Institut de l’élevage Idele. Plusieurs leviers existent. En alimentation, elle préconise le pâturage et une meilleure efficience d’utilisation des nutriments azotés. Dans le bâtiment, elle incite à limiter le temps de présence des effluents ainsi que leur contact avec l’air et éviter le mélange fèces/urine, qui produit de l’ammoniac.

Toutefois, les aménagements ne sont pas toujours faisables. « En élevage porcin, les techniques de raclage et flushing permettent de réduire de 40 % les émissions de NH3 mais ne peuvent être mis en place que sur des bâtiments neufs. Cela représente un surcoût de 5 à 100 € par porc, c’est un gros investissement », confirme Nadine Guingand, ingénieur d’étude qualité de l’air à l’Institut du porc, Ifip.