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Anses : feuille de route 2013 sur les thématiques agricoles

Le | Environnement-agroecologie

Présentation le 18 mars du programme de l’Anses pour 2013 par son directeur, Marc Mortureux, avec, en point d’accroche, deux nouveaux axes prioritaires liés à l’actualité sanitaire et santé que sont le scandale de la viande cheval et la montée en puissance de la pollution atmosphérique aux particules. Ainsi, les laboratoires de l’Anses sont mobilisés pour renforcer les capacités de contrôle et de détection tout au long de la chaine alimentaire. L’objectif est de développer d’ici à trois ans plus d’une centaine de nouvelles méthodes d’analyse pour les mettre à disposition des laboratoires opérationnels sur le terrain et répondre aux nouveaux enjeux sanitaires marqués par la complexité et l’internationalisation des circuits de fabrication. Dans le second cas, un des objectifs est de mieux connaitre les risques liés à l’inhalation des particules fines selon leur composition biochimique. Rapport antibiorésistance en fin d’année Pour autant, aux côtés de ces nouveaux travaux, d’autres thèmes sont à l’étude, avec pour certains des publications dans l’année : « nous avons une année 2013 très chargée, a expliqué Marc Mortureux. Plusieurs rapports et avis sont très attendus. » Parmi ceux qui touchent le monde agricole : un rapport sur l’antibiorésistance paraitra fin 2013. Les travaux initiés en 2011 doivent notamment donner une évaluation des pratiques en médecine vétérinaire, en identifiant celles qui présentent un risque vis-à-vis du développement d’antibiorésistance. Evaluation sur les EPI Côté produits phytosanitaires, plusieurs études sont menées de front. Pour l’exposition des travailleurs, un groupe de travail a été constitué début 2012 et ses travaux s’étendront sur trois ans. Elle prendra en compte l’expertise que doit rendre prochainement l’Inserm. Laquelle doit donner une graduation des niveaux de preuve sur les pesticides et les pathologies suspectées. Concernant la partie EPI, une convention a été passée avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture en 2012 afin qu’il réalise une étude décrivant les EPI disponibles sur le marché ainsi que les pratiques réelles des agriculteurs sur le terrain. Sur cette base, les performances des équipements seront ensuite caractérisées. Les résultats sont prévus pour 2013. Ce travail s’inscrit dans le cadre de la finalisation sous l’égide de l’Efsa d’un nouveau guide européen, attendu pour cette année, permettant de renforcer les critères d’évaluation des risques pour les travailleurs agricoles. Autres travaux liés aux pesticides sur le long terme : l’évaluation des mélanges. « Il s’agit d’identifier ceux contenant des substances actives ayant le même type d’action et de cible et d’évaluer les effets cumulatifs sur les organes, la reproduction », a complété Marc Mortureux. Anses, référent de l’UE pour la santé des abeilles Un collectif d’experts a aussi en charge l’état des lieux sanitaire de la filière apicole en France. Il fera des recommandations de recherche et de mesures visant à adapter les pratiques agricoles et apicoles. Ce groupe de travail a été mis en place début 2013. Ses travaux devraient s’étendre sur une période de 18 mois. Parallèlement, un nouveau guide européen devrait être prochainement publié, sous l’égide de l’Efsa, visant à renforcer les critères d’évaluation des risques pour les abeilles. En tant que laboratoire de référence de l’UE pour la santé de l’abeille, le laboratoire Anses de Sophia-Antipolis gère également un programme d’épidémiosurveillance mis en place par la Commission. La phase opérationnelle du programme a débuté à l’automne 2012 par la première visite terrain, la seconde se déroule en sortie d’hiver et la troisième aura lieu au cours de saison apicole avant septembre 2013. Les données de la première visite sont en train d’être de saisies par les 17 pays participants sur une base de données en ligne développée par la plate forme d’épidémiosurveillance. Courant 2013, les résultats de cette première année de surveillance active seront disponibles et analysés. Etude à long terme sur les OGM et les pesticides associés Enfin, l’Anses travaille avec le Haut Commissariat aux biotechnologies afin de contribuer à l’élaboration du cahier des charges sur une étude à long terme sur les OGM et les pesticides associés. Ce cahier des charges est décidé au niveau de la Commission européenne. « Si nous ne pouvons pas nous associer à la définition des objectifs, nous ferons sûrement nos études au niveau national avec l’HCB », a précisé Marc Mortureux. L’Anses a aussi revu la mise en place de son collectif d’experts et s’appuie sur un protocole précis. « Il faut veiller à avoir de façon redondante toutes les compétences, dans tous les domaines et aussi ne pas avoir de conflit d’intérêt. » www.anses.fr