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Antibiotiques dans l’UE, une tendance positive mais des résistances accrues

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Le rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) fait le point sur la résistance aux antimicrobiens dans l’UE sur la période 2014-2018. Il souligne des résistances élevées à la ciproflaxine et aux carbapénèmes, mais globalement une amélioration dans le secteur animal.

Antibiotiques dans l’UE, une tendance positive mais des résistances accrues
Antibiotiques dans l’UE, une tendance positive mais des résistances accrues

Le rapport sur la résistance aux antimicrobiens dans les zoonoses, publié le 3 mars par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), souligne une résistance accrue des bactéries Salmonella et Campylobacter à la ciprofloxacine. La ciprofloxacine est une fluoroquinolone, une catégorie d’antimicrobiens d’importance critique pour l’Homme. Des proportions élevées de résistance sont également signalées dans les bactéries Salmonella et E. coli chez les volailles. A cela s’ajoutent des cas sporadiques d’infection humaine à des bactéries Salmonella, qui présentent une résistance aux carbapénèmes, un antimicrobien de derniers recours. Les infections à des bactéries d’origine alimentaire deviennent plus difficiles à traiter.

Améliorations dans le secteur animal

Afin d’aider les États membres à évaluer les progrès accomplis en matière de réduction d’utilisation des antimicrobiens et de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, le rapport présente des indicateurs de résultats. Et les chiffres sont plutôt encourageants : entre 2014 et 2018, chez les animaux producteurs d’aliments, l’indicateur de synthèse de sensibilité à tous les antimicrobiens a augmenté chez E. coli dans un peu moins de 25 % des États membres, ce qui laisse penser qu’en cas de besoin, les traitements auraient plus de probabilité de succès. Dans environ 40 % des Etats membres, au cours de la période 2015-2018, une tendance à la baisse de l’occurrence de la β-lactamase à spectre étendu (ESBL) et de l’E. coli productrice d’AmpC, responsables d’infections graves chez l’Homme, a en outre été observée. « Les résultats positifs obtenus chez les animaux producteurs d’aliments sont encourageants car ils sont le signe d’une amélioration, déclare Marta Hugas, responsable scientifique à l’EFSA. Toutefois, nous devons étudier plus en détail les raisons de ce changement. À l’échelle mondiale, la résistance aux antimicrobiens est une menace sérieuse pour la santé publique et animale - d’où l’expression « Un monde, une santé » - et elle nécessite une action mondiale ».