Avec « France Terre de lait », la filière laitière lance sa démarche de responsabilité sociétale
Le | Environnement-agroecologie
« Les États généraux de l’alimentation nous ont permis de prendre conscience des défis à relever, explique Thierry Roquefeuil, le président de l’interprofession laitière, le Cniel. Aujourd’hui, nous ouvrons notre filière pour montrer comment nous travaillons, nous assumons notre responsabilité de répondre aux attentes sociétales. » Conformément à l’engagement pris lors de la signature de son plan de filière, en décembre 2017 à la suite des EGA, la filière laitière a présenté, le 14 janvier, sa démarche collective de responsabilité sociétale « France terre de lait ». Objectif : souligner la volonté de progresser de la filière et présenter les actions déjà engagées. Une campagne de communication à destination des acteurs de la filière a ainsi été lancé. Elle sera également tourné vers les consommateurs, lors du prochain Salon de l’agriculture.
4 axes de performance
Cette démarche de responsabilité sociétale s’articule autour de quatre axes : performance économique et sociale, performance alimentaire, performance sanitaire, performance de productions responsables. Celles-ci constituent le socle commun de la démarche, et comprennent chacune des objectifs à horizon 2025. Si tous ne sont pas encore fixés, plusieurs sont mis en avant par la filière telle que la diminution de 17 % de l’empreinte carbone par litre de lait avant sortie d’usine, atteindre 55 % de fermes (26,1 % en 2016) de fermes pouvant rémunérer leurs exploitants au-delà du salaire net médian français, la mise en place d’un dispositif d’analyse systématique d’analyse dans chaque ferme (21 % des livraisons en 2016), ou 100 % d’exploitations laitières engagées dans une démarche formalisées de progrès du bien-être animal. En ce qui concerne ce dernier point, un outil de diagnostic, basé sur 16 critères, a été développé. « Nous voulons avoir évalué toutes nos fermes d’ici à trois ans afin d’avoir une vision globale du niveau de bien-être animal dans les exploitations », précise Caroline Le Poultier, directrice générale du Cniel.
« Redonner de la valeur à ce que nous faisons »
En plus de communiquer sur les efforts engagés par la filière, cette dernière vise aussi d’autres objectifs. « Nous voulons créer les conditions d’une juste rémunération des éleveurs, et relancer l’attractivité de nos métiers pour assurer le renouvellement des générations », indique Damien Lacombe, président du collège de la coopération laitière au sein du Cniel. Rappelant la fragilité du secteur laitier, Marie-Thérèse Bonneau, présidente du collège des producteurs insiste : « Ce que nous voulons, c’est redonner de la valeur, économique et sociale, à ce que nous faisons, plein de pratiques sont déjà mises en place sans que cela soit forcément dit. » Depuis le milieu de l’année 2019, le Cniel compte un quatrième collège, concernant le commerce, la distribution et la restauration. Le symbole d’un engagement « de la fourche à la fourchette » pour l’interprofession. « Nous attendons beaucoup d’eux pour qu’ils valorisent ce que nous faisons dans les rayons », glisse Marie-Thérèse Bonneau.
Des outils de segmentation
En plus de ce socle commun d’action, la filière met également à disposition des éleveurs des outils de segmentation. Un référentiel pâturage et un cahier des charges pour une alimentation des vaches sans OGM ont été élaborés. Le Cniel souhaiterait également doubler l’offre de produits laitiers bio d’ici à cinq ans, sous réserve de la demande.