Référence agro

Bien-être animal : les filières confrontées à une demande forte des consommateurs


L’enquête d’opinion Eurobaromètre, commandée par la Commission européenne et menée dans 28 États membres fin 2015, montre que 98 % des Française considèrent qu’il est important de protéger le bien-être des animaux. « Près des deux tiers aimeraient avoir plus d’informations sur les conditions d’élevage », ajoute Olivier Parnet, directeur de recherche au sein de cabinet TNS Opinion et social, qui a réalisé l’étude. Il s’exprimait lors de la conférence « viande, œuf, lait : allons-nous vers une consommation éthique ? », organisée par Coop de France Ouest lors du Space le 15 septembre à Rennes. Autre enseignement : 61 % des sondés voudraient des labels identifiant de tels produits. 40 % seraient prêts à payer jusqu’à 5 % de plus, et 20 % de 6 à 10 %.

Entre le premier prix et le bio

Face à ce constat, comment réagissent les acteurs économiques ? « Des distributeurs sont sensibilisés à ce sujet, mais nous ne savons pas trop comment restituer leur demande à l’amont, car le sujet est complexe, reconnait Claude Guillaumot, directeur qualité du groupe Terrena. Nous adhérents sont également très à l’écoute de cette requête montante. »

Pour Philippe Goetzmann, directeur des relations institutionnelles d’Auchan, la consommation va se diversifier entre le premier prix et le bio, qui reste le Graal. Dans cette échelle de valeur, les produits issus d’animaux bien traités auront une place à prendre. « Mais il ne s’agira pas de le dire, nous devrons le montrer, insiste-t-il. Nous sommes passés d’un marketing de l’imaginaire, où on vendait du rêve notamment avec les marques, à une demande de vérité et de sincérité. » L’interprofession de l’œuf, CNPO, travaille sur la mise en place d’indicateurs de bien-être animal. Mais pour Yves-Marie Beaudet, responsable professionnel bien-être animal à l’interprofession de l’œuf, CNPO, il faudra qu’il y ait une discussion sur la répartition des prix tout au long de la chaîne.