Bien-être animal : partir de la réalité
Le | Environnement-agroecologie
Entre procès pour la ferme des 1000 vaches et campagnes contre l’élevage industriel, la FNSEA et 25 organisations représentant les différents maillons des principales filières d’élevage en France entendent montrer la réalité de l’élevage en France. Une conférence de presse, le 28 octobre, dans les locaux de la FNSEA a constitué le point de départ d’une campagne d’explication sur le bien-être animal en direction du grand public et des décideurs. L’angle choisi est celui de la multiplication des témoignages et l’ouverture sur le quotidien des fermes d’élevage. Plusieurs interventions ont abordé frontalement la question du gavage des palmipèdes à foie gras, de l’écornage des vaches ou encore des différents modes d’élevage des poules pondeuses, pour insister, à chaque fois sur la corrélation entre bien-être des animaux et qualité des productions, sur l’existence de chartes de bonnes pratiques largement adoptés par les éleveurs et, finalement, sur le lien étroit entre l’éleveur et ses animaux. Pas de lien direct, à l’inverse, entre la taille des élevages et le bien-être animal, soulignent les promoteurs de cette initiative. Ils entendent substituer la raison à l’émotion pour contrer les campagnes violentes contre les élevages, et particulièrement la viande bovine. Si le dialogue reste possible avec de nombreuses associations environnementales, d’autres sont plus radicales. Le statut de l’animal en question « Ces mouvements s’appuient sur un principe : durcir la loi pour davantage de respect des animaux », a analysé Christiane Lambert. Une démarche qu’elle récuse, considérant que le respect de l’animal est la règle et que les définitions actuelles suffisent à sanctionner les exceptions. Reconnu comme un « être sensible » dans le code rural, le statut de l’animal a fait l’objet d’un débat virulent sur sa nature. Il devrait rester « soumis au régime des biens » dans le code civil. Ce qui n’exclut en rien le respect de l’animal mais permet de rester en cohérence avec le métier d’éleveur. Le thème est très sensible au sein de la FNSEA qui a constitué une cellule de veille sur le sujet. L’installation d’un comité scientifique, initialement prévu pour cette fin d’année, reste à l’ordre du jour.