Biocontrôle, des perspectives de recherche pour lutter contre la noctuelle du coton

La noctuelle du coton est un papillon invasif présent dans le bassin méditerranéen, mais aussi en Afrique. Il est connu pour ses dégâts sur plusieurs cultures : maïs, légumineuses, coton, tomates, poivrons, etc. Des scientifiques d’Inrae et de Sorbonne Université, en collaboration avec l’Institut de protection des plantes de Pékin, ont retracé l’évolution d’un récepteur olfactif spécifique de la noctuelle du coton. Leurs résultats, publiés le 8 mai dans la revue PNAS, ouvrent des perspectives pour le développement de stratégies de biocontrôle contre ce papillon ravageur.

Indispensable pour sa reproduction, ce récepteur permet aux mâles de reconnaître la phéromone sexuelle de la femelle. Les chercheurs ont identifié huit acides aminés essentiels pour la liaison entre le récepteur et la phéromone. Cette découverte pourrait permettre de créer des molécules agonistes, qui se fixeront au récepteur à la place du composé phéromonal, ou de molécules antagonistes, qui vont bloquer le récepteur et empêcher ainsi la fécondation et le développement du ravageur. « Comprendre l’évolution des récepteurs olfactifs et l’acquisition de leur spécificité est primordial pour anticiper d’éventuelles résistances aux traitements par phéromones », indique par ailleurs le communiqué d’Inrae, daté du 10 mai.