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Cese : l’agriculture française doit s’adapter au changement climatique

Le | Environnement-agroecologie

Face au changement climatique, l’adaptation s’impose ! Telle est l’injonction de l’avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) adopté le 14 mai. Les rapporteurs de l’avis, Antoine Bonduelle, animateur du Réseau Action Climat, et Jean Jouzel, directeur de recherche au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), insistent sur le fait que le réchauffement climatique commence à faire sentir ses conséquences néfastes sur tous les continents et même si, avec une volonté politique forte, le réchauffement global était atténué et limité à moins de 2 degrés Celsius, il faudra anticiper pour faire face à de nouvelles maladies ou allergies, à la menace des inondations, à la multiplication de canicules ou encore aux précipitations extrêmes. Certes, les impacts attendus du réchauffement climatique dans les prochaines décennies seront encore modestes en France comparés au reste du monde. Mais le Cese recommande d’améliorer la résilience des systèmes de production, notamment en agriculture. On sait par exemple que les rendements de blé commencent à plafonner en partie en raison du changement climatique, en plus d’autres facteurs comme l’appauvrissement des sols. Le Cese suggère ainsi de « renforcer la recherche agronomique et l’innovation agricole » afin de favoriser, au travers du projet agro-écologique prôné par Stéphane Le Foll, le développement d’une agriculture mieux adaptée et résiliente. Toujours grâce à l’effort de recherche, le Cese estime qu’il est nécessaire de « bien anticiper » les évolutions à venir des maladies et des ravageurs. Il faudra également, selon l’avis adopté par le Cese, développer les plantes dites « de service », capables de restaurer la fertilité des sols ou réguler les parasites. Il est par ailleurs recommandé de valoriser les variétés plus tolérantes aux sécheresses et changer les assolements, ou encore favoriser l’élevage adapté aux conditions climatiques par le biais des espèces et des races adaptées. Enfin, en ce qui concerne l’eau, le Cese préconise de gérer judicieusement les volumes disponibles pour faire face au déficit hydrique et aux épisodes de sécheresse.