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Cinq scénarios pour préparer l’avenir de la filière viande bovine d’ici à 2040

Le | Environnement-agroecologie

Attentes sociétales, modification des comportements alimentaires, changement climatique, impact des accord commerciaux… Les pressions pesant sur la filière viande bovine française sont multiples. Face à un contexte en constante évolution, l’interprofession du bétail et des viandes (Interbev) a confié la réalisation d’une étude prospective à FranceAgriMer, afin de dresser des scénarios d’évolution de la filière à l’horizon 2040. Ceux-ci doivent servir « aux décideurs, en vue de l’élaboration de stratégies gagnantes », indique la synthèse de cette étude, publiée le 27 décembre 2018. Ces hypothèses ne se veulent pas prédictives, mais doivent permettre « d’anticiper différentes situations », afin de les favoriser ou les prévenir.

Des scénarios contrastés

Sur les mille hypothèses formulées par les 17 experts, chercheurs et professionnels de la filière, à l’origine de l’étude, 92 ont été retenues et condensées en cinq scénarios, du plus sombre au plus optimiste :

  • repli national dans un contexte de crise globale, économique et énergétique ;
  • viande à bas coût et importations dans un contexte de crise économique et de limitation des gaz à effet de serre ;
  • montée en gamme sous de fortes contraintes sanitaires et sociétales ;
  • compétitivité et différenciation dans un marché international freiné par le coût de l’énergie ;
  • filière organisée et innovante, avec une offre segmentée, dans un marché mondial porteur.

La question du changement climatique au cœur des scénarios

Trois grands critères ont été pris en compte : l’état du marché, la situation spécifique de la filière (situation économique des éleveurs, influence des non-consommateurs de viande, traçabilité, etc), et le contexte général économique et social. Un dernier critère qui prend notamment en compte les conséquences et l’adaptation au changement climatique. Dans ce cadre, le deuxième scénario envisage la mise en place d’un quota national pour limiter la taille du cheptel, dans une logique de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre. Le premier scénario mise sur le principe du « pollueur-payeur » suite à l’intensification de l’élevage « dans des zones riches en sous-produits alimentaires ».

Par ailleurs, la diversification des sources de revenus, la montée en gamme des produits et le respect des normes environnementales sont identifiés comme des leviers pour assurer le bon état économique des exploitations. Le dernier scénario, le plus optimiste, dépeint ainsi une filière française à la « traçabilité exemplaire », répondant aux attentes sociétales sur l’environnement et le bien-être animal.