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Climat et agriculture : des pistes pour orienter les politiques publiques

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Alors que s’ouvre la COP22 le 7 novembre, l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) organisait, le 3 novembre, un colloque dédié à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, face aux changements climatiques. Pierre-Marie Aubert, spécialiste des politiques agricoles et alimentaires à l’Iddri *, a proposé de grands axes d’orientation pour les politiques publiques. « Il faut réfléchir global, indique-t-il. Les éventuelles contraintes et incitation doivent dépasser la seule agriculture. La fabrication des intrants, en amont, et le travail des matières premières en aval. »

Agir auprès des consommateurs

Les pouvoirs publics doivent agir auprès des consommateurs, dont les choix peuvent influencer les producteurs dans le bon sens. S’ils ne sont pas forcément sensibilisés à l’impact climatique de leurs aliments, ils peuvent l’être sur des thématiques qui leur tiennent plus à cœur, comme l’environnement et la santé, et impliquant des changements de pratiques agricoles similaires de celles qui réduisent l’empreinte carbone.

Articuler les démarches à plusieurs échelles

Un autre enjeu, selon Pierre-Marie Aubert, est de réussir à articuler les grandes politiques aux différentes échelles. Le projet 4 pour 1000, par exemple, a une dimension internationale. Son objectif : mettre en avant des projets porteurs en matière de stockage de carbone dans les sols, qui devront ensuite orienter les politiques publiques nationales, tout en restant cohérent avec les contextes et spécificités locales.

 Le Maroc déjà dans l’action

Entre la COP21 à Paris et la COP22 à Marrakech, un focus a été réalisé sur le pays hôte. Mohammed Sadiki secrétaire général au ministère de l’Agriculture du Maroc, indique que son pays est déjà largement mobilisé. Depuis 2008, le plan Maroc Vert mobilise l’ensemble des acteurs du secteur agricole et s’appuie sur une meilleure intégration des filières amont et aval. « Le renforcement des investissements publics crée un cercle vertueux : pour 1 € public, 2,7 à 3 € privés suivent », précise Mohammed Sadiki. L’économie de l’agriculture marocaine croît de 7 % en moyenne chaque année, et le plan a connu sa première grosse épreuve avec une saison 2016 où les productions ont connu une baisse 70 %. Pour une baisse du PIB agricole de seulement 7 % : « En huit ans, la filière s’est considérablement sécurisée », conclut-il.

* Institut du développement durable et des relations internationales