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Club Agata, les indicateurs de biodiversité identifiés passent l’épreuve du terrain

Le | Environnement-agroecologie

Club Agata, quatrième ! Une nouvelle session de travail de ce groupe de réflexion, chapoté par l’association Noé et la CDC Biodiversité, filiale de la Caisse des dépôts, a eu lieu le 30 janvier à Paris. L’objectif ne change pas : baliser, pour les acteurs des filières, une meilleure prise en compte de la biodiversité au stade de la production agricole. Après avoir sélectionné, puis peaufiné treize indicateurs de suivi de la biodiversité, l’heure est à la concrétisation.

Des correspondances avec la HVE

Les membres du Club se sont approprié les indicateurs et ont commencé à les diffuser au sein de leurs réseaux. Le premier enjeu ? Évaluer la capacité, pour les acteurs de terrain, à appliquer ces indicateurs. La Dauphinoise, partenaire d’Agromousquetaires, s’est prêtée au jeu. Damien Ferrand, représentant de la coopérative, témoigne : « Les données collectées dans le cadre de la HVE permettent de remplir 80 % des lignes du tableau de suivi proposé par Agata pour les six indicateurs de « pression » (1). Dès 2019, nous avons pu compléter totalement cette partie du tableau. »

Aller plus loin en 2020

Du côté d’Agri Confiance, six coopératives ont été mobilisées. « Leurs niveaux d’avancement sont hétérogènes, précise Sarah Slous, responsable développement de la démarche. 2020 permettra d’aller plus loin, de suivre davantage de fermes, de trouver des financements pour certains des sept indicateurs d’état (2), mais aussi de communiquer, à travers une journée technique. » Marie Rambaud précise quant à elle que ces indicateurs intégreront la réflexion menée dans le cadre de l’évolution du cahier des charges de la filière CRC, dont elle est référente RSE.

Au regard de ces premiers retours, les indicateurs de pression semblent valider leur pertinence, tant sur le fond que sur leur « accessibilité ». Pour les indicateurs d’état, une évolution est envisageable, « si la pratique permet d’en identifier d’autres plus adaptés », glisse Pauline Lavoisy, chargée de programme chez Noé. L’association entend accompagner la collecte de données, notamment concernant ces indicateurs d’état, en mobilisant à son niveau un stagiaire auprès de dix coopératives tout au long de 2020.

Prendre le pouls des consommateurs sur l’enjeu biodiversité

Pour Agata, les prochaines échéances sont tracées : continuer et approfondir le suivi de l’applicabilité des treize indicateurs, finaliser des livrets explicatifs sur chacun, mais aussi un document plus global faisant le lien entre eux. « Une série de fiches davantage « terrain », plus synthétiques, destinées aux agriculteurs et techniciens, est également prévue », complète Pauline Lavoisy. Enfin, les participants ont été invités à réfléchir aux démarches à mener pour évaluer la perception du consommateur vis-à-vis des enjeux de la biodiversité en agriculture, et les sensibiliser à cette problématique.

Un cinquième atelier Agata devrait être organisé courant 2020. En plus d’Agriconfiance, Agromousquetaires, Filières CRC, Mondelez et Barilla, membres du club Agata, plusieurs structures intéressées par une adhésion seront conviées, comme c’est le cas lors de chaque session.

(1) Indicateurs de pression : proportion d’infrastructures agroécologique, part de SAU non-labourée, part de SAU couverte en hiver, IFT herbicides/hors herbicides, nombre d’espèces cultivées, dose totale d’azote par hectare.

(2) Indicateurs d’état : taux de matière organique, biomasse moléculaire, activité microbienne, abondance et diversité d’invertébrés, nombre d’opercules bouchés par des abeilles sauvages, abondance et diversité d’oiseaux.