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COP21 : le commerce équitable fait valoir ses atouts pour le climat

Le | Environnement-agroecologie

L’agriculture doit être au cœur de COP21, a martelé Marc Dufumier, président de la plateforme pour le commerce équitable*, lors de la table ronde « Le commerce équitable : quels outils pour engager la transition écologique et sociale ? », le 19 mai au Palais Bourbon. Politiques, économistes et petits producteurs sont venus témoigner. Si un grand nombre d’acteurs économiques mettent en avant leur contribution à la transition écologique l’approche de la COP21, le commerce équitable veut aussi montrer sa spécificité en matière agro-environnementale. « Le changement climatique affecte les populations les plus pauvres. Les accidents climatiques ont entrainé jusqu’à 28 % de perte de leur production », constate David Erhart de la fédération Artisans du Monde. « le commerce équitable concerne des petits producteurs d’une agriculture familiale, respectueux de l’environnement, utilisant peu d’intrants », ajoute Annick Girardin, secrétaire d’état au Développement et à la Francophonie. René Billaz, agronome, confirme ce modèle : il permet de minimiser le recours aux intrants chimiques, de dégrader le moins possible les ressources naturelles en optimisant le fonctionnement biologique des sols, en utilisant les mécanismes naturels et en évitant les gaspillages, comme l’eau. Le commerce équitable est un bel exemple de « résilience », c’est-à-dire la capacité à résister aux différents aléas, notamment grâce à la diversification de ses productions. Les GES affectent les pays les plus pauvres Autre point abordé : la question de la dette climatique et la responsabilité dans l’émission des gaz à effet de serre. Ce sont les pays riches qui en émettent le plus mais ceux qui en souffrent davantage sont les plus pauvres qui en émettent le moins. Par ailleurs, François Soulage, économiste, évoque le problème du gaspillage dans les pays riches, de la détention des capitaux, de la propriété de la terre, notamment dans les pays du Sud. La grosse inquiétude des acteurs du commerce équitable est le poids des lobbies dans la négociation climat. La voix des pays les plus pauvres et des petits producteurs sera-telle prise en compte dans COP21 ? * http://www.commercequitable.org/

  • Podie : les épices du Sri-Lanka menacées par le réchauffement
« Nos productions sont complètement perturbées par les conditions climatiques, comme le changement permanent des périodes de mousson et de sécheresse. Nous ne pouvons plus semer dans de bonnes conditions, les cycles des cultures sont perturbés. Les cultures pourrissent, les rendements diminuent », explique Tyrell Fernando, responsable de Podie, coopérative d’épices au Sri-Lanka, une réussite du commerce équitable. « En dix ans, les récoltes ont diminué de 40 %. Les populations agricoles ne pouvant plus vivre sur leurs terres se déplacent vers les agglomérations et augmentent le nombre de chômeurs. Le commerce équitable est une réponse à ces problèmes. Non seulement il nous aide à vendre nos produits avec une meilleure rémunération et ce avec une garantie de continuité, mais il est aussi une source d’information, d’échanges, d’aide à trouver des solutions, à nous organiser et nous regrouper. Par exemple, au niveau environnement, il nous a aidés à mettre en place des collecteurs d’eau de pluie, à trouver des solutions contre la pourriture autre que l’usage de produits chimiques. » http://www.artisansdumonde.org/podie.html