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DCE Eau : les pesticides parmi les principaux facteurs déclassant

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L’adoption en 2000, par le Parlement européen, de la Directive cadre sur l’eau (DCE), a permis d’avoir une photographie plus précise de l’état des masses d’eau et nappes souterraines en France. Celui-ci est évalué en prenant en compte l’état écologique des écosystèmes aquatiques associés et l’état chimique de l’eau. Le 26 novembre, l’Agence française pour la biodiversité (AFB) a publié une synthèse des données du cycle 2010-2015, dans le cadre du rapportage DCE effectué en 2016.

Principales conclusions du document : 44,2 % des 11 414 masses d’eau (cours d’eau, étangs…) de surface sont en bon ou très bon état écologique, et 62,9 % en bon état chimique. Un dépassement de normes de qualité environnementale pour une seule substance peut entraîner la non-atteinte du bon état chimique de la masse d’eau.

Pesticides, azote et phosphore

Sur l’ensemble des impacts mesurés sur les eaux de surface, 37,2 % sont liés à des pollutions chimiques (notamment pesticides, détergents ou métaux lourds), et 33,1 % à des pollutions par les nutriments (azote, phosphore). Du côté des 645 nappes souterraines, 89,8 % sont en bon état écologique et 69,1 % en bon état chimique. Les pesticides sont le paramètre le plus déclassant : 72,9 % des masses d’eau souterraines qui n’atteignent pas le bon état chimique sont en effet déclassées par un ou plusieurs de ces polluants, indique le document. 21 % des mentions d’impacts sont des pollutions chimiques, et 27,8 % des pollutions par les nutriments. Les zones dégradées sont réparties sur l’ensemble du territoire, hormis dans les grands massifs montagneux (Alpes, Pyrénées et Massif Central).

Plus de la moitié des masses d’eau sous l’effet d’une dérogation écologique

Le document rappelle enfin que 53,8 % des masses d’eau de surface font l’objet d’une dérogation pour l’atteinte du bon état écologique. 95 % de ces reports de délai se justifie par un critère de faisabilité technique. Parmi les mesures les plus souvent mises en place pour améliorer l’état des eaux de surface ou souterraines, le document cite notamment des actions pour réduire les pollutions par les nutriments et les pesticides d’origine agricole, des services de conseil en agriculture, ou des mesures d’adaptation au changement climatique.