« Des avancées sur la gestion de l'eau », Éric Frétillère, président d'Irrigants de France
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Référence-environnement : Nicolas Hulot et Stéphane Travert ont présenté leur plan de gestion de l’eau en conseil des ministres le 9 août. Que pensez-vous de leur feuille de route ?
Éric Frétillère : Je note déjà, sur la forme, que le travail est commun aux deux ministères. Un changement majeur par rapport aux habitudes en ce qui concerne la gestion de l’eau. Cette thématique a trop souvent souffert, par le passé, de deux ministres opposés, ou simplement qui ne se concertent pas. Deuxième point, toujours sur la forme : même s’il la nécessité d’une agriculture plus économe en eau est mise en avant, le secteur n’est pas stigmatisé. Je serai attentif à ce que ce ne soit pas le cas. En tant que vice-président de l’AGPM, je sais qu’il est souvent d’usage de cibler certaines filières…
R.E. : Sur le fond, comment jugez-vous les axes de travail identifiés ?
É.F. : Il y a des avancées. Favoriser la réutilisation des eaux usées traitées, quand cela est pertinent, est plus que bienvenu. Je travaille avec mes homologues européens sur ces dossiers. Nous avons beaucoup de retard sur l’Espagne et le Portugal par exemple. Il est temps d’arrêter de se priver de volumes important, notamment à proximité des villes.
Je note aussi qu’il est question de prendre en compte les changements climatiques, ce qui n’est pas le cas dans la directive cadre européenne ou la loi sur l’eau au niveau français. Le stockage d’eaux hivernales excédentaires, pour une utilisation en été, est enfin évoqué. Il était temps ! Enfin, la réflexion à l’échelle territoriale, impliquant tous les acteurs, est à privilégier. Le plan va dans ce sens. C’est positif.
R.E. : Ce plan en est au stade de la déclaration d’intention… Quelles sont les prochaines étapes ?
É.F. : Pour le moment, nous n’avons pas été concertés. Ni en amont, ni depuis l’annonce. Nous avons simplement pris connaissance de ce plan via le communiqué de presse des ministères. Nous souhaitons bien sûr être partie prenante des travaux plus concrets qui pourraient commencer en octobre. Les équipes des deux ministres sont déjà à pied d’œuvre. Nous travaillons, de notre côté, sur des propositions.