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Dix leviers pour réduire les émissions d’ammoniac dans les élevages

Le | Environnement-agroecologie

Le 16 décembre, l’Ademe a rendu publique la synthèse de son étude prospective « Analyse du potentiel de 10 actions de réduction des émissions d’ammoniac des élevages français aux horizons 2020 et 2030 », réalisée par le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) avec l’Institut de l’Elevage (Idele), l’Ifip-Institut du Porc et l’Itavi pour les volailles. L’ammoniac (NH3) est un polluant atmosphérique qui participe à la formation de particules fines et favorise l’acidification et l’eutrophisation des milieux. L’originalité du travail réside dans le fait que les auteurs ont analysé le rapport coût-efficacité de dix actions ayant un fort potentiel pour réduire les émissions d’ammoniac à l’échelle de la France aux horizons 2020 et 2030. Générées presqu’en totalité par le secteur agricole (97 % des émissions nationales) et en particulier l’élevage (77 % des émissions nationales), les émissions d’ammoniac constituent également une perte d’azote pour les exploitations agricoles. Alimentation et épandage Les résultats montrent que l’évolution de l’alimentation des élevages bovins représente le meilleur ratio coût-efficacité car il permet de réduire les intrants. Le pâturage diminue également d’un facteur dix les émissions de NH3. Autre levier : améliorer les pratiques d’épandage de lisier et de fumier. « Bien que nécessitant généralement un investissement matériel, cette solution présente le potentiel le plus important pour réduire les émissions d’ammoniac et un coût-efficacité toujours intéressant, explique Thomas Eglin, en charge du suivi de cette étude à l’Ademe. Il s’agit notamment de l’utilisation de pendillards, de la technique de l’injection dans le sol ou de l’incorporation rapide, en moins de 24h voire immédiate, dans le sol. » Les actions sur le stockage de déjections animales et l’adaptation des bâtiments sont également citées. « Il faut noter que certaines mesures que nous préconisons, notamment sur l’alimentation ou la valorisation des effluents d’élevage dans la fertilisation des cultures, sont en phase avec un rapport précédent sur les mesures d’atténuation du changement climatique, poursuit Thomas Eglin. Cela donne des voies d’amélioration globales vertueuses sur plusieurs enjeux environnementaux et aussi économiques. » Le rapport est actuellement sous presse et sera donc bientôt disponible. Il comporte des fiches qui détaillent chaque technique. La France est le pays de l’Union européenne qui émet le plus de NH3 dans l’atmosphère.