Eau de Paris, 47 M€ pour financer un régime d’accompagnement du changement des pratiques agricoles
Le | Environnement-agroecologie
Eau de Paris a décidé de subventionner les agriculteurs pour améliorer la qualité de l’eau du robinet de la capitale. La structure a annoncé le 17 février avoir mis en place un régime d’aide pour accompagner le changement des pratiques sur ses aires d’alimentation de captage. Il a été validé le 13 janvier par la Commission européenne.
Des PSE sur un objectif de résultat
Le travail a démarré en 2018. Les cahiers des charges et les rémunérations ont été construits avec plusieurs partenaires techniques comme l’Agence de l’eau Seine-Normandie et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), ainsi qu’avec les agriculteurs dans une logique de paiement pour services environnementaux. Une partie de la rémunération est ainsi conditionnée à l’atteinte d’un objectif de résultat sur les concentrations en nitrates. Les mesures sont définies en fonction du type d’exploitation : grandes cultures, élevage, exploitations en agriculture biologique, protection des zones très sensibles.
Des contrats sur plus de six ans
Les contrats signés avec les agriculteurs s’étalent sur une période de six à sept ans, « afin d’installer des changements pérennes dans les pratiques ». Eau de Paris veut encourager la réduction de l’usage des intrants, favoriser le développement de l’agriculture biologique et des surfaces en prairie.
Environ 200 exploitations devraient en bénéficier sur 87 000 hectares de surfaces agricoles et quatre aires d’alimentation de captages autour de Dreux (Eure-et-Loir), Sens (Yonne), Provins et Nemours (Seine-et-Marne).
80 % de l’Agence de l’eau Seine-Normandie
Le budget estimatif du régime d’aide s’élève à 47 millions d’euros sur une dizaine d’années. Il sera financé à 80 % par l’agence de l’eau Seine-Normandie, dans le cadre du plan national pour la Biodiversité pour la mise en place de « paiements pour services environnementaux ». Eau de Paris contribuera à hauteur de 20 %, soit 10 M€. Une manière pour les usagers parisiens de contribuer à la transition agricole sur les territoires qui alimentent Paris en eau.