GIEE, les clés de la réussite
Le | Environnement-agroecologie
Alors que le décret sur les modalités d’adhésion aux GIEE, les groupements d’intérêt économique et environnemental, vient d’être publié au Journal officiel le 14 octobre*, le ministère de l’Agriculture a dévoilé le 21 octobre une étude sur les leviers de réussite de ces projets, « expériences innovantes et collectives de projets agro-environnementaux ». Xavier Poux et Sarah Lumbroso du bureau d’études Asca, et Laurent Barbut, directeur d’Epices, ont analysé les clés de réussites et les freins d’une vingtaine de projets agro-écologiques. Un référent environnement Premier élément : Les auteurs conseillent la présence d’un référent au sein de chaque GIEE. Son rôle serait de s’assurer que les objectifs environnementaux et sociétaux des agriculteurs seront pris en compte, que les mesures de gestion préconisées sont efficaces, nécessaires et suffisantes, et mettre en place des dispositifs d’évaluation. Ils insistent sur la mobilisation des partenaires scientifiques, considérant que les GIEE formeront des espaces de réflexion propices à susciter des questions de recherche et constitueront des territoires d’expériences pour des chercheurs. Autre point : Les auteurs préconisent de réaliser un recensement local des success stories et des échecs. Financer par les Partenariats européens d’innovation Outre les aides venant des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEc), les auteurs mettent en avant le levier des PEI, les partenariats européens d’innovation, plus englobant que les MAEc, notamment pour les projets qui requièrent une forte expertise scientifique, pour ceux couvrant de vastes territoires ou requérant un fort changement de pratiques. « Ce dispositif offre ainsi un cadre financier intéressant pour constituer des réseaux chercheurs/agriculteurs/autres acteurs du territoire », indiquent-ils. Un GIEE est-il toujours pertinent ? Quant à la pertinence de s’engager ou pas dans les GIEE, les auteurs différencient les projets ayant trait à la biodiversité de ceux axés sur la ressource en eau. Pour les premiers, la formalisation d’un GIEE semble pouvoir être corrélée à la taille du territoire et au degré de changement visé. Ainsi, le GIEE se justifiera d’autant que le territoire de projet sera de grande taille. « A contrario, sur les projets ramassés dans l’espace et dans lesquels le collectif agricole est réduit - comme dans les cas de la Montagnette ou du PNR des volcans d’Auvergne - les coûts de transaction d’un GIEE ne s’imposent pas s’ils sont élevés », reconnaissent-ils. Pour les projets liés à la reconquête de la qualité de l’eau, le GIEE serait pertinent dès les opérations de petite taille, la dynamique à instaurer étant de majoritairement un changement de pratiques qui peut concerner les filières. Lien vers l’étude : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_final_Etude_PAEIIC_cle46b748.pdf *Voir notre article : Les modalités d’adhésion aux GIEE sont désormais connues