InVivo compte, dès cette année, intégrer « les bénéfices consommateurs » dans le référencement des intrants
Le | Environnement-agroecologie
En portant sa « troisième voie de l’agriculture », InVivo souhaite accompagner les coopératives à mieux intégrer les attentes des consommateurs-citoyens dans leur stratégie de production. Le groupe coopératif va notamment faire évoluer le référencement de ses intrants où l’efficacité technique ne sera plus le seul critère de sélection. Semences, engrais, et produits phytos bénéficieront dorénavant d’indicateurs de « bénéfices consommateurs », tenant en compte les attentes des citoyens, notamment sanitaires, sociales et environnementales. Antoine Poupart, directeur marketing stratégique de BIOLINE by InVivo dévoile cette démarche qui sera déployée dans les mois à venir.
Référence-appro.com : En quoi consiste la « troisième voie de l’agriculture » portée par InVivo ?
Antoine Poupart : « Jusqu’à présent, les évolutions de l’agriculture s’appuyaient sur des innovations techniques, liées au machinisme ou aux intrants. Aujourd’hui les consommateurs sont les principaux prescripteurs de la transition agricole. Ils demandent des produits comme le « sans résidus de pesticides » par exemple. La troisième voie de l’agriculture consiste donc à intégrer en amont les bénéfices plébiscités par les consommateurs, puis contractualiser des engagements de résultats au sein des filières. La démarche s’appuie sur trois étapes. Nous allons d’abord aider les coopératives à bien comprendre les tendances de consommation. Puis nous les accompagnerons dans l’intégration de ces tendances au sein de leurs cahiers des charges et pratiques culturales, en travaillant sur des indicateurs de résultats adaptés et compréhensibles de l’agriculteur jusqu’au consommateur final. Enfin, nous allons proposer aux coopératives des outils de traçabilité pour que les preuves de leur engagement soient intégrées et transmises dans toute la chaîne de production, jusqu’à l’aliment final.
Quel accompagnement concret Bioline va proposer aux coopératives ?
A.P. : La première étape est de bien cerner les attentes des consommateurs. Jusqu’à maintenant, les coopératives ne reçoivent les tendances que par leurs interlocuteurs de l’aval, qui eux-mêmes les détiennent de la grande distribution. Les coopératives reçoivent donc ces données en dernier. Depuis deux ans, nous réalisons la synthèse de toutes les études publiées à ce sujet. Bioline va aussi s’équiper de ses propres moyens d’enquêtes consommateurs. Les coopératives pourront dès lors les intégrer plus rapidement à leurs pratiques. Elles pourront ainsi mieux répondre aux transformateurs, leur faire part de leur capacité ou non à produire ce qu’ils attendent, à quel prix, sur quel volume.
Comment allez-vous construire ces indicateurs de « bénéfices consommateurs » ?
A.P : Les consommateurs souhaitent des indicateurs qui leur parlent. Pas question d’utiliser l’IFT, les unités d’azote valorisées ou les tours d’eau. Nous sommes en train de les construire. Ils reposent sur les trois grands thèmes qui intéressent les citoyens : la qualité alimentaire, l’environnement, avec comme priorité le changement climatique, le sol et la biodiversité, et enfin, l’agriculteur lui-même, notamment sa juste rémunération, sa qualité de vie, et la stabilité de son revenu.
Comment faire valoir ces indicateurs auprès des coopératives ?
A.P : D’ici à la campagne d’appro 2020/2021, tous les intrants évalués par le Pôle partenaires agrofournitures d’InVivo intègreront, en plus des critères classiques de performance technique et agronomique, ces indicateurs de bénéfices consommateurs, au travers d’une note. Sur la plateforme de vente aladin.farm, agriculteurs et techniciens pourront chercher des produits en filtrant les résultats selon les exigences consommateurs visées. Nous proposerons aux coopératives des itinéraires culturaux « zéro résidus de pesticides » ou « neutralité carbone », couplant des pratiques agronomiques aux gammes d’intrants répondant aux objectifs fixés. Les premiers intrants intégrant ces nouveaux indicateurs seront présentés sur notre plateforme Openfield le 4 juin. Nous avons déjà prévenu nos fournisseurs de cette nouvelle approche. Elle ne concerne pour l’instant que les intrants agricoles. Mais si nous voulons offrir des solutions pour tous les indicateurs, notamment économiques, nous allons devoir élargir nos métiers et nous diversifier : assurance, mécanisation, irrigation, etc. Nous ne le ferons pas seul en tant que Bioline, nous chercherons des partenaires. »