La Chambre des Pays de la Loire lance son projet « Eau et agriculture 2025 »
Le | Environnement-agroecologie
En Pays de la Loire, la gestion de l’eau est une priorité. « Seulement 11 % des masses d’eau sont en bon état écologique », précise Virginie Guichard, cheffe du service eau et environnement à la Chambre d’agriculture de la région. Le 24 janvier, lors de son congrès annuel à Angers, la structure a présenté sa feuille de route 2019-2025 « Eau et agriculture ». Les pressions hydrologiques et des produits phytosanitaires, mais également la morphologie des cours d’eau pèsent sur les résultats.
Les élus ont choisi d’articuler leurs 48 actions en trois axes : l’amélioration de la qualité de l’eau, la sécurisation de son accès dans le respect des milieux et dans le contexte du changement climatique, le partage des connaissances.
Moins d’herbicides et davantage d’IAE
« Nous avons un gros chantier sur la réduction des usages de pesticides, reconnaît Virginie Guichard, même si dans notre région, les quantités de substances actives n’ont pas augmenté en 2018, contrairement au niveau national. » La baisse du recours aux herbicides sera la priorité, ces molécules se retrouvant majoritairement dans l’eau. « En résonance avec Écophyto, nous allons travailler sur la reconception des systèmes de culture, sur le développement de l’agriculture biologique et sur les nouvelles technologies, ajoute Virginie Guichard. Les chiffres montrent que les agriculteurs ont du mal à se passer des produits phytosanitaires : nous devons les accompagner dans la prise de risque et apporter des solutions concrètes et pragmatiques. »
Autre volet de la feuille de route, plus nouveau : le réaménagement des bassins versants pour limiter le transfert des molécules dans l’eau. Un point qui concerne le petit hydraulique, la préservation du bocage et des zones humides, le développement des techniques de travail du sol, le déploiement des bandes enherbées et des infrastructures agroécologiques.
5 % de nouveaux irrigants
Sur l’aspect quantitatif, la Chambre entend aider les 5200 irrigants de la région à optimiser l’usage de l’eau. L’objectif est aussi que 60 % des volumes mobilisés par l’agriculture le soient en gestion collective. « L’idée n’est pas de réduire la sole irriguée, au contraire, précise-t-elle. Avec les volumes dégagés, nous espérons pouvoir amener 5 % de nouvelles entreprises vers l’irrigation pour sécuriser les filières et en développer de nouvelles ! »
La Chambre accompagne les dossiers de création de petites réserves d’eau individuelles, de l’ordre d’une soixantaine par an, et tente de remobiliser des ressources abandonnées. « Depuis la publication de l’instruction sur les projets de territoire pour la gestion de l’eau, PTGE, le travail avec les services de l’État sur les réserves d’eau se déroule dans une bonne concertation », ajoute Virginie Guichard.
Collectivités et coopératives
Bien sûr, ces actions ne seront efficaces que si elles sont portées par tous, insiste la cheffe du service eau et environnement. La Chambre entend mobiliser tous les partenaires territoriaux, comme les collectivités et les coopératives agricoles. « Le président de Terrena, la plus grosse coopérative de la région, était présent à notre congrès, indique Virginie Guichard. Tous les conseillers de la région doivent accompagner les agriculteurs dans cette transition agricole. »