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La seconde édition du symposium luzerne fait salle comble

Le | Environnement-agroecologie

« Nous étions 450 il y a trois ans, nous sommes près de 1200 aujourd’hui », se réjouit Éric Masset, président de la filière déshydratation au sein de la Coopération agricole, en ouverture du symposium organisé par sa structure, le 6 février à Chalons-en-Champagne. Dans la salle : des élus, des représentants de coopératives, des agriculteurs, mais aussi des jeunes en formation. « Avec cet événement, nous voulons sortir du pessimisme ambiant et expliquer que l’agriculture fait partie des solutions pour préserver notre environnement », poursuit Éric Masset.

La croissance de la population au cœur des débats

Les interventions ont particulièrement tourné autour du thème de l’accroissement de la population et les moyens de la nourrir. « En 2009, il fallait 31 millions de tonnes de protéines, dont 19 millions végétales, pour nourrir 6,7 milliards d’humains », rappelle Christian Huyghe, directeur scientifique d’Inrae. Invité comme grand témoin de l’événement, l’économiste Philippe Dessertine a insisté sur ce point : « La société française a une représentation erronée d’un secteur économique majeur. Les gens disent que l’agriculture est un problème, mais le véritable enjeu est de les nourrir. »

Pour y parvenir, la production de protéines végétales devra être amplifiée, alors même que les recommandations des instances comme le Giec plaident pour une réduction de la consommation de produits carnés pour faire face au dérèglement climatique. « La luzerne est la plante produisant le plus de protéine à l’hectare, rappelle Christian Huyghe. Et sa culture entre peu en concurrence avec l’alimentation humaine. »

« Nous proposons une solution concrète »

Pour les représentants de la filière, la luzerne est une réponse à ce nécessaire changement de régime alimentaire, mais aussi agricole. « Nous avons atteint un point de non-retour en termes d’impact sur la biodiversité, mais nous continuons à faire des colloques, à discuter. Nous proposons à la commission européenne une solution concrète face à ces enjeux », affirme Éric Masset, en conclusion de l’événement.

L’objectif est aussi de faire connaître au plus grand nombre l’intérêt de cette culture et sa contribution à la biodiversité. Les nombreux intervenants ont ainsi unanimement appelé les agriculteurs à communiquer positivement. « Chaque agriculteur doit être l’ambassadeur de son métier. La plus grande difficulté reste de les mobiliser pour qu’ils soient acteurs ! », commente ainsi Éric Guillemot, directeur de la Coopération agricole luzerne.