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« Le bien-être animal passe par celui des éleveurs », Luc Mirabito, chef de projet à l'Institut de l'élevage

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Homme, animal, environnement : un seul bien-être au service de la production animale. Tel est le message qu’a souhaité véhiculer Coop de France au Space à Rennes, le 13 septembre, lors d’un colloque sur le bien-être animal (BEA). « Quand on travaille sur le BEA, on améliore la productivité des système et le bien-être des hommes, affirme Luc Mirabito, chef de projet BEA à l'Institut de l’élevage, Idele. Nous sommes dans le même bateau. L’environnement impacte le bien-être animal et celui de l’homme. C’est une cause d’intérêt général ! »

« La souffrance est contagieuse »

Pourtant, le mal-être des éleveurs est une réalité. « On a dénombré 500 suicides en trois ans, entre 2007 et 2009 », ajoute Stéphane Devillers, juriste et animateur des actions RSE chez Allice, une union des entreprises de sélection. Quels sont ceux qui sont les plus fragiles ? Des hommes célibataires, éleveurs laitiers, entre 45 et 54 ans. « La souffrance est contagieuse, poursuit-il. Il faut que l’entourage professionnel soit mobilisé pour détecter la souffrance de l’agriculteur, notamment les conseillers. »

Chez Triskalia, les éleveurs sont suivis de près. La structure a formé 680 adhérents, en productions label rouge, au bien-être animal. Leurs élevages sont également audités. « Un mauvais audit signifie souvent un mal-être de l’éleveur », explique Stéphane Berthelot, directeur de la division production porcine chez Triskalia.

Briser l’isolement

Pour la coopérative, il faut briser l’isolement. « Six à douze visites, au minimum, sont réalisées tous les ans, voire plus si nécessaire, indique-t-il. Nous avons créé une commission sur l’attractivité du métier pour trouver de la main d’œuvre et aider les exploitants dans leur quotidien. » En cas de situation de détresse, la coopérative fait appel à d’autres exploitants. « Les messages entre pairs passent mieux », poursuit-il. Sans oublier que le bien être de l’éleveur passe par une exploitation rentable. « Un éleveur doit vivre dignement de son métier », insiste-t-il.