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Les syndicats d’eau des Deux-Sèvres mobilisés pour perfectionner les couverts d’interculture

Le | Environnement-agroecologie

Dans les Deux-Sèvres, la mise en place de couverts dans les parcelles agricoles est obligatoire en cas d’intercultures longues, entre le 15 septembre et le 15 novembre. Cette disposition vise la protection de la ressource en eau, un sol nu étant beaucoup plus vulnérable aux pollutions. « Mais l’obligation porte sur les moyens uniquement, pas les résultats, précise Marie Cadudal, animatrice agricole au syndicat d’eau du Sertad (1). L’agriculteur qui a semé son couvert est dans les clous, que celui-ci prenne ou pas. Pour les exploitants qui manquent souvent de temps, cette pratique n’est pas toujours une priorité. Même s’ils sont déjà nombreux à en voir les intérêts ! »

Rappeler les atouts des couverts

Dans le cadre de la démarche pour la qualité de l’eau Re-Sources, lancée en Nouvelle-Aquitaine suite à la fermeture de nombreux captages, sept syndicats d’eau des Deux-Sèvres, dont le Sertad, unissent leurs forces avec les structures agricoles du territoire au travers des « Rendez-vous des couverts végétaux ». Lancés en 2017, ces rendez-vous ont pour but d’accompagner les agriculteurs dans la gestion de ces couverts, afin que ceux-ci soient le plus efficaces possibles. Une journée était organisée le 23 janvier à Pamproux, sur le bassin Sèvre niortaise amont. La coopérative Océalia a présenté une dizaine de couverts « complexes » (jusqu’à 10 espèces dans le mélange), de son propre cru ou proposés par des semenciers (Jouffray-Drillaud, Caussade…).

L’idée est d’expliquer les spécificités de chacun de ces couverts, pour aider les agriculteurs à choisir le plus adapté, exploitation par exploitation. L’argumentaire doit être ficelé, car ces mélange ont un coût, et il n’existe pas d’aide financière pour leur achat. « Notre objectif est de montrer que les couverts ne jouent pas un rôle uniquement « environnemental », détaille Marie Cadudal. Ils sont utiles pour la structure du sol, sa richesse, mais aussi pour limiter l’ensalissement par des adventices et ils peuvent jouer le rôle de fourrage… »

Détruire les couverts, même sans glyphosate

Autre partenaire de la journée, la Fédération départementale des Cuma proposait un focus sur les techniques de destruction des couverts sans avoir recours aux pesticides. Neuf équipements de plusieurs familles ont été mis en avant : déchaumeurs, rouleaux, mulcheur, scalpeur… « Il existe deux stratégies, synthétise Marie Cadudal : travailler superficiellement le sol, par exemple avec les déchaumeurs, ou agir en ne détruisant que la partie aérienne du couvert, par exemple avec les rouleaux. Ces derniers sont ainsi plus compatibles avec les techniques culturales simplifiées. ». Compte tenu du contexte lié au glyphosate, la question de la gestion des couverts monte en puissance. »

Une quinzaine d’agriculteurs ont participé à la journée, « certains déjà très investis dans la thématique des couverts, d’autres moins familiers », glisse Marie Cadudal. Les syndicats d’eau des Deux-Sèvres prévoient une concertation avec leurs partenaires agricoles, afin d’envisager d’éventuelles nouvelles manières de poursuivre ce travail et toucher davantage d’exploitants. « Nous pensons par exemple à l’organisation d’un concours photo de couverts, ou à la possibilité de communiquer auprès du grand public sur ces travaux, pour mettre en avant les agriculteurs les plus investis », conclut Marie Cadudal.

(1) Syndicat pour l’étude et la réalisation des travaux d’amélioration de la desserte en eau potable du sud Deux-Sèvres