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Michel Griffon : « je suis prudent sur l’agro-écologie »

Le | Environnement-agroecologie

«  Rien n’indique que l’agro-écologie va se développer rapidement. On ne voit pas une explosion », a indiqué Michel Griffon, qui a lancé le concept d’agriculture écologiquement intensive (AEI), à l’occasion du colloque sur la sécurité alimentaire mondiale à long terme et l’AEI, le 27 février au Sima. « Je suis prudent sur l’agro-écologie par nécessité scientifique, renchérit-il. Cela démarre, oui, mais lentement. Je ne veux pas que cela soit un mirage et que les jeunes générations s’y engouffrent. » Le phénomène n’est toutefois pas négligeable, insiste le scientifique. «  L’agro-écologie se développe plus particulièrement dans les grandes exploitations d’Amérique latine avec l’agriculture de conservation. En Afrique et Asie, ce sont aussi des milliers d’hectares qui sont concernés. En France, le concept est mis en place par 20 % environ des exploitations, mais cela devient une stratégie nationale et pourrait prendre plus d’ampleur. » Les expérimentations dans la savane et en milieu tropical semblent convaincantes. « Dans les tropiques humides, la capacité inutilisée de production des écosystèmes est impressionnante », indique-t-il. Le concept a toutefois plus de mal à trouver sa place dans les milieux tropicaux secs, et dans des zones comme la Russie ou l’Ukraine, où l’incertitude sur les conséquences du changement climatique est grande.