Philippe Martin et Interbev envisagent l’élaboration d’indicateurs « élevage durable »
Le | Environnement-agroecologie
Le ministre de l’Écologie, Philippe Martin, a rencontré le 11 mars un groupe de professionnels et d’associations, à l’initiative d’Interbev. WWF France, Green Cross France et Territoires, France Nature Environnement et Transitions étaient au rendez-vous pour évoquer l’impact de l’élevage bovin viande sur l’environnement et envisager l’élaboration d’indicateurs « élevage durable » pour faciliter la réduction de cet impact. « Les échanges entre Interbev et les associations présentes datent de plusieurs mois, explique Jean-Claude Bévillard, vice-président de France Nature Environnement. Ce rendez-vous est une manière de prendre le ministre à témoin et de lui demander d’appuyer dans son action politique ces démarches d’échange dans le sens d’élevages respectueux de l’environnement. » La discussion concerne spécifiquement la filière bovin viande et les intérêts de l’élevage à l’herbe, « vertueux pour la biodiversité, l’aménagement du territoire et les paysages, mais également du point de vue économique », selon Arnaud Gauffier, chargé de programme agriculture durable-politiques agricoles de WWF. Le ministre a pris connaissance des deux groupes de travail prévus pour 2014. « L’un porte sur l’autonomie alimentaire des troupeaux et les moyens d’améliorer et de sécuriser les aspects fourragers et protéiques des rations, précise Dominique Daul, du service environnement et territoire d’Interbev. L’autre concerne la conception de nouveaux indicateurs d’impacts environnementaux plus justes, plus pertinents et mieux adaptés à l’élevage bovin allaitant. A l’horizon 2015, nous nous tournerons vers la thématique du changement climatique. » De la crispation à la concertation Alors que les relations entre monde agricole et ONG portées sur la protection de l’environnement sont souvent crispées et focalisées sur les points de désaccord, Interbev a essayé de changer la nature des échanges. « Nous ne sommes pas d’accord pour tout et nous restons par exemple partisans d’une réduction de la consommation de viandes, témoigne Arnaud Gauffier. Il existe néanmoins des points de consensus qui méritent d’être mis en avant. » Quatre réunions de concertation ont eu lieu, avant que les protagonistes ne prennent les ministres de l’agriculture et de l’environnement à témoin. En attendant une même réunion avec Stéphane Le Foll, Philippe Martin a félicité l’ensemble des acteurs de cette initiative, la qualifiant de « très porteuse » et évoquant là « un bel exemple de dialogue environnemental. »