Traiter l’eau pour économiser 30 % de phytos
Le | Environnement-agroecologie
Ajuster le pH, la dureté et la conductivité de l’eau pour optimiser les traitements phytosanitaires et réduire les doses utilisées. Comment ? En investissant dans des stations de traitement de l’eau. Deux agriculteurs, clients du négoce Vaesken, dans le Nord ont fait ce choix. Les résultats sont probants : une économie de 30 % des insecticides et des fongicides appliqués.
À chaque produit phytosanitaire ses conditions optimales de traitement. Si la météo joue un rôle clé dans la réussite d’un programme, les caractéristiques de l’eau introduite dans le pulvérisateur également. D’où l’idée de traiter l’eau avant de la mélanger à la spécialité. « Deux de nos clients ont équipé leur exploitation de station de traitement de la marque Eqo, précise Franck Dufour, responsable technique chez VAESKEN. L’un depuis un an, l’autre depuis deux. Si le coût de l’équipement avoisine, selon les options de la machine, entre 30000 et 40000 €, le retour sur investissement peut être très rapide : quatre à cinq ans pour une exploitation de 200 hectares. En effet, analyser et traiter l’eau pour ajuster le pH, la dureté et la conductivité aux caractéristiques de chaque produit permet une économie moyenne de 30 % des doses utilisées, notamment en fongicides et herbicides. Et ce, sans perdre en efficacité. »
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L’équipe Vaesken était présente chez l’un de ses clients utilisateur de la station de traitement de l’eau de la maque Eqo.[/caption]
La porte d’entrée, c’est l’intrant utilisé
En début de campagne, Franck Dufour accompagne son client pour lister chaque spécialité qui sera utilisée. Identifier leurs caractéristiques, notamment en termes de pH, permet de pré-programmer la machine. « L’enjeu est d’ajuster le pH de l’eau à celui du produit phytosanitaire, indique-t-il. Alors que la conductivité aide le produit à mieux entrer dans la plante, la dureté peut être un frein à son efficacité. La veille du traitement, l’agriculteur remplit ses réserves d’eau. Celle-ci peut venir du réseau ou des eaux de pluies. Un premier filtrage élimine les éléments grossiers ; un second retiendra les cations pour gommer la dureté éventuelle de l’eau. En fonction du programme phyto retenu et de la culture cible, la machine ajustera le pH et la conductivité de l’eau. Pour le défanage des pommes de terre par exemple, l’enjeu est que le produit entre au maximum dans la plante : la conductivité doit être augmentée. On peut, pour se faire, ajouter des sulfates. A l’inverse, pour un fongicide sur oignons, le produit ne doit pas trop entrer dans les feuilles. Tout est question d’équilibre ! En quelques heures, tout est calé. Le lendemain matin, ne reste plus à l’agriculteur qu’à remplir la cuve de son pulvérisateur. »
Les premiers clients à avoir opter pour cette technique sont des producteurs de cultures spécialisées. « Diminuer les IFT des programmes, limiter les résidus, améliorer l’efficacité des traitements…. les motivations vont dans le même sens : utiliser la juste dose pour un optimum de résultat », indique-t-il.