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Étiquetage numérique des engrais dans l’UE : décevant, selon l’Unifa

Le | Nutrition & fertilisation

Le nouveau règlement européen sur l’étiquetage numérique des fertilisants, entré en vigueur le 30 septembre 2024, entend favoriser l’utilisation d’étiquettes dématérialisées. Mais l’Unifa déplore des freins à l’adoption : malgré les gains économiques potentiels, Florence Catrycke, directrice réglementation à l’Unifa, souligne que l’obligation de conserver une étiquette physique pourrait ralentir l’extension de cette technologie pourtant attendue.

Étiquetage numérique des engrais dans l’UE : décevant, selon l’Unifa
Étiquetage numérique des engrais dans l’UE : décevant, selon l’Unifa

Le règlement relatif à l’étiquetage numérique des fertilisants dans l’Union européenne (2024/2516) est paru au Journal officiel le 30 septembre 2024. Il vise à encourager l’utilisation d’étiquettes numériques, en améliorant leur lisibilité et en simplifiant les obligations des fournisseurs de fertilisants en matière d’étiquetage.

La Commission européenne souhaite également réduire les coûts, la charge administrative, ou encore l’empreinte environnementale. Une bonne intention sur le papier européen, mais qui ne satisfait pas l’Union nationale des industries de la fertilisation (Unifa).

« Pour l’utilisateur final, il faudra obligatoirement une étiquette physique »

« Nous espérions beaucoup du règlement sur l’étiquetage numérique, explique Florence Catrycke, directrice réglementation de l’Unifa à Référence agro. Mais c’est décevant, il ne va pas être très utilisé. Il faut savoir que c’est une démarche volontaire. Pour les acteurs économiques, l’étiquette, qui devra avoir une durée de vie de dix ans, pourra se substituer à une étiquette physique. Mais pour l’utilisateur final, il faudra obligatoirement une étiquette physique. Les membres de la Commission souhaitaient s’assurer que les informations resteraient accessibles de manière physique, afin de ne pas exclure les personnes aux faibles compétences numériques. Des étiquettes numériques seront également proposées pour les produits vendus en vrac, à condition que les informations nécessaires soient aussi affichées en format physique à un endroit visible au point de vente. Ces conditions sont louables, mais elles vont freiner l’usage de l’étiquette numérique, que nous pensions voir diffusée plus largement. »

Des économies prévues

L’exécutif européen estime que cette mesure permettra aux fabricants de faire des économies, de 57 000 € par an pour une grande entreprise et 4 500 euros pour une PME.

« Il est très difficile de connaître à l’avance les économies car elles dépendront des technologies que les producteurs auront à mettre en place pour la digitalisation, poursuit-elle. Ce que nous savons, c’est qu’il y aura bien des économies sur la fourniture d’étiquettes papier qu’il faut changer à chaque fois qu’il y a une modification de la réglementation. »

Applicable en mai 2027

Le texte prévoit un délai d’application : le règlement sera applicable au 1er mai 2027. Une évaluation du système est prévue au bout de sept ans, au plus tard le 21 octobre 2031.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Florence Catrycke dans notre magazine engrais.