Biodiesel : Prolea en désaccord avec les chiffres du Scees
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__Selon une étude du Scees, parue au mois de janvier, « les surfaces agricoles offrent davantage de possibilités pour produire de l’éthanol à partir du blé ou de la betterave plutôt que du biodiesel à partir du colza ou du tournesol. Incorporer 10 % d’éthanol dans l’essence d’ici à 2015 nécessiterait 0,7 million de tonnes d’éthanol.__ Les filières blé et betterave pourraient couvrir ces besoins : 1,6 Mt pour le blé si les exportations extra-communautaires étaient supprimées et 0,8 Mt pour le sucre ». Le rapport note en revanche que pour la filière oléagineuse, les objectifs semblent plus difficiles à atteindre. « L’incorporation au gazole de 10 % d’huile végétale en 2015 nécessiterait une très forte augmentation des cultures oléagineuses ou un recours aux importations », analysent les auteurs de l’étude. Pour eux, « cet objectif de 10 % demanderait 4,3 Mt d’huile végétale. Il faudrait alors limiter les exportations de graines ou huiles à usage alimentaire vers l’Union ou développer les importations d’huiles carburant ou encore l’utilisation d’huiles animales ou usagées ». Pour Prolea, « de tels chiffres montre la méconnaissance de l’auteur sur le sujet biodiesel. Le problème est mal posé, la vision de la réalité est décalée et les conclusions de l’étude, biaisées, ajoute Fabien Kay, responsable communication Prolea. Pour 2015, même si le seuil de 10 % a été évoqué, rien n’est encore décidé à l’échelle de la France. Dès la fin 2008, la capacité de production de la seule filière diester en France sera déjà de 2 Mt, pour des besoins estimés à 2,7 Mt en 2010. L’auteur, peut-être mal informé, estime que la production ne sera que de 1,1 million de tonnes en 2015 ! !! Et il ne faut pas non plus oublier que les huiles végétales ne sont pas l’unique matière première pour produire du biodiesel. Il faut aussi inclure les biodiesels de synthèse, les huiles animales, les huiles usagées et recyclées. En 2010, les surfaces en oléagineux devraient couvrir 2,5 Mha du territoire : une surface suffisante pour répondre aux besoins alimentaires, à ceux de la production de biodiesel, de la chimie verte et de l’export ». A.G.